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EDITO du CEPF : « Mais jusqu’où s’arrêteront-ils ? » (Coluche)


EDITO du CEPF : « Mais jusqu’où s’arrêteront-ils ? » (Coluche)
Dans notre éditorial du mois de décembre 2009 et alors qu’un neuvième changement de gouvernement en l’espace de cinq ans venait de s’opérer, nous nous interrogions quant à savoir où la classe politique s’arrêtera-t-elle ?
Nous étions loin d’imaginer la situation ô combien ubuesque dans laquelle la Polynésie française serait plongée quinze mois plus tard.

Le vote du budget du Pays pour l’année 2011 a une nouvelle fois attisé le tumulte politique que nous connaissons depuis déjà trop longtemps et, époque oblige, nous en sommes réduits à constater et à subir une situation des plus carnavalesques.
Combien de temps va encore durer le tohu-bohu qui affecte notre landerneau politique ?
De quoi donner de nouveaux maux de tête à notre ministre de l’Outre-mer et s’il existait, nous mettre en très bonne place parmi les prétendants à l’oscar de l’instabilité politique la plus longue.

Plus sérieusement, cette situation à de quoi accentuer le sentiment de ras-le-bol des chefs d’entreprises que nous sommes.
Que pouvons-nous encore rajouter à tous nos appels préconisant que des actions soient rapidement menées en faveur du développement économique ? Quid de nos mises en garde quant à la nécessité que des décisions importantes et urgentes soient prises afin d’enrayer la hausse des suppressions d’emplois ou encore pour pérenniser notre système de protection sociale, …
Si le CEPF a toujours fait en sorte d’être une force de proposition constructive, il déplore que peu d’actions soient venues concrétiser les préconisations des réflexions, réunions et autres séminaires qui se sont tenus depuis des mois et des mois et bien souvent à la demande des gouvernements successifs.
Que de temps et d’énergie perdus. « Fiu ! Fiu ! Fiu !».

Malgré tout cela, nous constatons au fil des jours que les hommes politiques actuels restent incapables de proposer à la Polynésie française un véritable projet d’avenir. Bien au contraire, leur comportement laisse penser qu’il s’agit d’une volonté délibérée de plonger notre pays encore davantage chaque jour vers le fond du trou noir, la faillite économique.

Certes et comme le dit la chanson de Charles Aznavour, « La misère est moins pénible au soleil », il n’empêche que les rangs des « sans travail » grossissent et que les associations qui se mobilisent en faveur de plus démunis sont de plus en plus nombreuses. Si le travail au noir associé à une économie parallèle ont jusqu’à présent tempérés les sentiments de révolte, prenons toutefois garde de pouvoir prévoir le jour où les victimes de la misère et de la précarité se réveilleront. Alors nous rajouterons au trou noir le chaos.

Luc TAPETA-SERVONNAT
Président

Rédigé par communiqué du CEPF le Jeudi 17 Mars 2011 à 16:08 | Lu 693 fois