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Diabète: des cellules productrices d'insuline produites par clonage


PARIS, 28 avril 2014 (AFP) - Des chercheurs ont annoncé avoir utilisé des techniques de clonage pour produire des cellules souches embryonnaires humaines à partir de cellules de peau d'une femme adulte diabétique dans l'espoir de la guérir un jour de sa maladie.

"Nous avons fait un pas de plus vers le traitement de patients diabétiques grâce à leurs propres cellules productrices d'insuline", a commenté Dieter Egli, de la Fondation des cellules souches de New York (NYSCF), qui a dirigé l'étude publiée lundi dans la revue scientifique Nature.

M. Egli, diplômé de l'université de Zurich, et son équipe ont transplanté des noyaux de cellules de peau d'une femme, atteinte d'un diabète de type 1, dans des ovocytes humains afin de générer des cellules souches embryonnaires humaines (CSEh).

Ces cellules ont ensuite été utilisées pour créer des cellules bêta productrices d'insuline - dont l'insuffisance conduit au diabète de type 1, une maladie qui apparaît généralement avant l'âge de 30 ans.

Ce n'est pas la première fois que des techniques de clonage sont utilisées pour créer des CSEh, mais c'est la première fois qu'elles portent sur des cellules provenant d'un adulte malade dans l'espoir d'aboutir à des thérapies cellulaires spécifiques.

Le 18 avril, des scientifiques américains avaient annoncé avoir pour la première fois cloné des cellules adultes humaines pour créer des cellules souches embryonnaires correspondant à l'ADN du donneur.

Mais la technique de clonage est loin de faire l'unanimité parmi les chercheurs: "Le clonage répété d'embryons et la génération de cellules souches à partir de cellules adultes augmente le risque de production d'embryons humains pour des traitements destinés à certains individus spécifiques", écrit Insoo Hyun, un spécialiste de la bioéthique, dans un commentaire joint à l'étude de Nature.

Les CSEh, qui ont la particularité d'être "pluripotentes", c'est-à-dire de pouvoir se transformer en tout type de cellules du corps humain (peau, cerveau, coeur, etc.), sont controversées dans la mesure où, jusqu'à très récemment, elles entraînaient la destruction d'embryons humains.

La technique utilisée par l'équipe Egli, connue sous le nom de transfert de noyaux de cellules somatiques, est similaire à celle qui avait permis le premier clonage d'un animal et donné naissance à la brebis Dolly en 1986.

L'équipe Egli a indiqué y avoir apporté "des améliorations techniques" en modifiant les produits utilisés dans la culture des cellules.

"Les résultats d'aujourd'hui laissent espérer que nous aurons un jour un traitement pour cette maladie débilitante", a commenté David McKeon, porte-parole du NYSCF.

Rédigé par () le Lundi 28 Avril 2014 à 05:45 | Lu 253 fois