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Deux volontaires de l'UE au lycée agricole


Moorea, le 29 septembre 2020 - Le Lycée agricole d’Opunohu accueille pour dix mois deux volontaires du corps européen de solidarité. Envoyés par l’Union Européenne, plusieurs missions leur sont confiées telles que l’accompagnement scolaire, l’enseignement des langues étrangères (anglais et espagnol) ou encore l’accompagnement pour la poursuite d’études des lycéens en Europe. 

Le LEPA d’Opunohu comptera dans son personnel deux volontaires du corps européen de solidarité pour cette nouvelle année scolaire 2020-2021. Pour rappel, le corps européen de solidarité est un programme de financement de l’Union Européenne qui fait appel aux jeunes de 18 à 30 ans pour "faire du volontariat, travailler, se former ou gérer leurs propres projets de solidarité afin d’aider des communautés  dans toute l’Europe. Plusieurs types de projets sont alors proposés à ces jeunes tels que la prévention des catastrophes et reconstruction, l’intégration des réfugiés et des migrants ou encore l’éducation et la formation".
 
José Recio Esteban, un jeune Espagnol de 25 ans, et Arianna Brioschi, une jeune Italienne de 27 ans, ont été les deux volontaires sélectionnés (parmi plus de 150 candidatures) pour accomplir la mission "Partageons nos cultures" au lycée agricole d’Opunohu, où ils ont commencé à travailler hier matin. Titulaire du diplôme "Commerce and Management Degree" (Bac +4), le premier a été un formateur en espagnol dans une entreprise à l’île Maurice durant les deux dernières années. Sa mission à Moorea sera, par exemple, d’assister le professeur d’espagnol dans ses cours de langue, d’accompagner les élèves dans les activités sportives ou encore de participer aux projets concernant l’Aire Marine Educative de la baie d’Opunohu.
 
Diplômée d’un master Gestion et Administration des Ressources Humaines, Arianna a travaillé pour sa part, pendant les trois dernières années, dans un centre d’éducation pour des enfants issus des milieux défavorisés au Mexique. Sa mission sera entre autres d’aider le professeur d’anglais pendant les cours de langue, d’accompagner les élèves dans les  activités sportives et de danses ou encore d’accompagner les élèves dans le choix de leur poursuite d’études en Europe. La jeune italienne, qui ne maitrise pas encore la langue de Molière, devra toutefois profiter de son séjour à Moorea pour améliorer son français. Elle devra suivre pour cela des cours en ligne offerts par l’Union Européenne, en plus des possibilités d’immersion linguistique qu’elle aura avec les étudiants.
 
Les deux volontaires européens mèneront aussi des projets en commun tels que la préparation d'événements dans l’association culturelle et sportive du lycée d’Opunohu ou encore le soutien scolaire en faveur des étudiants, notamment des élèves de l’internat.

José Recio Esteban
"On va faire connaitre l’Europe à ces étudiants"
Différentes raisons m’ont poussé à venir en Polynésie française. Il y a d’abord la possibilité de faire de l’enseignement dans un contexte différent de celui de l’Europe. Ensuite, il y a mon attirance pour des lieux de vie proches de la nature. Enfin, il y a l’intérêt que j’ai pour les projets internationaux de l’Union Européenne. Pendant ces dix mois, nous allons échanger de manière informelle avec les élèves sur nos expériences européennes, la connaissance de nos langues (espagnol et anglais), la mobilité vers l’étranger et encore d’autres aspects. On fera des échanges sur les cultures polynésienne et européenne. On va faire connaitre l’Europe à ces étudiants. De même, on va faire en sorte qu’ils aient un intérêt à ce qu’ils viennent développer des projets d’études ou professionnels en Europe.
 
Arianna Brioschi
"J’espère faire des échanges avec les étudiants"
Nous avons beaucoup voyagé et travaillé dans différents pays. On peut toujours apprendre quelque chose de nouveau, découvrir une approche différente et ajouter de nouvelles compétences dans notre bagage d’enseignant. J’espère faire des échanges avec les étudiants au sujet de leurs expériences. Il y a beaucoup de différences entre l’Italie et ici. On n’a pas par exemple tant de nature dans nos écoles. De même, les frais du lycée coûtent très cher, ce qui fait que les  jeunes n’ont pas accès facilement aux cours. On va dire aussi aux étudiants à quel point ils ont de la chance de vivre dans un pays comme le vôtre. Ils ne s'en rendent pas forcément compte car c’est leur vie de tous les jours. Mais il y a des choses qui pourraient peut-être les intéresser en Europe. On pourra, dans ce cas, les aider à trouver un emploi, un stage ou un poste de volontaire.
 
 
Isabelle Symak
Proviseure adjointe du LEPA d’Opunohu
"Que nos jeunes de Polynésie se sentent Européens"
L’équipe pédagogique du lycée, notamment les enseignants de langues, a demandé à faire venir ces jeunes Européens. De plus, mon ancien lycée (elle était proviseure adjointe du lycée agricole Albi-Fondlabour) recevait également des volontaires européens. Faire venir des jeunes Européens est un moyen pour montrer à nos jeunes Polynésiens qu’ils peuvent également accéder aux programmes de mobilité européenne. Ils peuvent trouver des financements pour partir poursuivre leurs études ou pour faire un stage. La force de ces volontaires est d’une part faire des échanges informels afin d’augmenter les compétences en langues que ça soit espagnol ou anglais et d’autre part, de promouvoir la mobilité européenne et la culture européenne pour que nos jeunes de Polynésie se sentent Européens également. Ils peuvent répondre à des programmes européens qui sont financés par l’Europe. Nos élèves  pensent qu’ils ne peuvent pas y avoir accès étant donné que l’Europe est très loin.

Rédigé par Toatane le Mardi 29 Septembre 2020 à 07:46 | Lu 7965 fois