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Désaffection des réfugiés réinstallés par l'Australie au Cambodge


Deux réfugiés iraniens accueillis depuis 2015 au Cambodge dans le cadre d'un accord controversé avec l'Australie ont décidé de rentrer en Iran, jetant une ombre sur ce programme controversé de Canberra, qui devait se chiffrer à plusieurs millions d'euros.

"Les réfugiés peuvent décider de rentrer dans leur pays d'origine à tout moment, et c'est ce qu'a fait un couple d'Iraniens installés au Cambodge", a expliqué Peter Dutton du ministère de l'Immigration australien. 

"Ils ont dit qu'ils étaient plutôt heureux au Cambodge, mais qu'ils rentraient en Iran car ils avaient le mal du pays", a assuré à l'AFP Kerm Sarin, responsable de l'immigration cambodgienne.

Quand un petit groupe de réfugiés, tout d'abord retenus par l'Australie sur l'île de Nauru, avaient accepté l'an dernier d'être réinstallés au Cambodge par Canberra, l'ONG Human Rights Watch avait déploré l'envoi de ces "cobayes" vers un pays réputé pour son non-respect des droits de l'Homme.

La plupart ont jeté l'éponge après avoir passé moins d'un an au Cambodge.

Aujourd'hui seulement deux d'entre eux sont restés dans ce pays d'Asie du Sud-Est, un Iranien et un membre de la minorité musulmane des Rohingyas, persécutée en Birmanie.

Ce nouveau départ jettent une ombre sur un programme dans le cadre duquel l'Australie devait verser à Phnom Penh plusieurs millions d'euros d'aide au développement.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), chargée de superviser la réinstallation des réfugiés dans la capitale Phnom Penh, a assuré poursuivre la prise en charge des deux réfugiés restants et que le programme n'était pas annulé pour l'heure.

"L'OIM ne peut pas commenter l'avenir de ce programme, qui relève d'un accord entre gouvernements", a précisé à l'AFP Joe Lowry, porte-parole de l'OIM basé à Bangkok.

Tan Sovichea, responsable de l'immigration cambodgienne, a assuré qu'aucune discussion n'était en cours avec Canberra en vue d'un arrêt du programme.

"Nous continuerons à recevoir les réfugiés qui le veulent. Il n'y a pas de suspension du programme", a-t-il déclaré à l'AFP, se refusant à dire combien Phnom Penh avait déjà reçu d'aide au développement de Canberra dans le cadre de ce programme.

L'aide au développement devait atteindre des millions de dollars. L'OIM a confirmé mardi qu'elle n'avait pas touché la totalité des 15 millions de dollars australiens (10 millions d'euros) originellement prévus par cet accord, "étant donné le faible nombre de réfugiés venus de Nauru pour l'heure".

Avec AFP


Rédigé par RB le Mardi 8 Mars 2016 à 04:46 | Lu 446 fois