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Des propositions après l’ITR


FO à gauche et UNSA à droite
FO à gauche et UNSA à droite

Tahiti, le 25 mai 2023 - Indexer les émoluments pour la retraite, la mise en place d’un système hybride avec de la répartition comme cela se fait actuellement et un système par capitalisation sont quelques-unes des propositions des syndicats des fonctionnaires d’État au fenua, qui ont rencontré ce jeudi le Pays, pour pallier la disparition prochaine de l’ITR.
 

Le Pays et les syndicats des fonctionnaires d’État se sont rencontrés ce jeudi avec comme seul point à l’ordre du jour, trouver un dispositif compensatoire pour la disparition définitive de l’indemnité temporaire de retraire (ITR) en 2028.

La secrétaire générale du Syndicat territorial des instituteurs, professeurs et agents de l’éducation publique de la Polynésie (STIP AEP Unsa) Diana Yieng Kow l’a encore martelé ce jeudi matin : “Il ne faut pas oublier, en 2028, il n’y aura plus rien”. Il est donc important pour le syndicat que ce supplément de retraite mis en place en 1952 par un décret, destiné à compenser la vie chère notamment dans les outre-mer, soit compensé. “On ne veut pas de générations sacrifiées. Ceux qui vont prendre le dispositif là n’auront pas cotisé suffisamment, il faut que l’État compense les quinze années passées depuis 2008”. Tous les syndicats sont venus avec des propositions et Thierry Barrère de l’Unsa précise qu’“on se rejoint sur le but, mais on a des différences d’approches pour atteindre le but”.


Un système hybride : répartition et capitalisation

L’Unsa propose en effet deux solutions pour pallier la disparition de l’ITR. “Une cotisation sur la partie indexée. Pour faire simple, il y a la partie traitement brut sur lequel on cotise déjà notre retraite et je pense que toutes les centrales syndicales étaient d’accord aujourd’hui pour cotiser sur la partie indexée” avec la participation également de l’État, précise-t-il. Il assure que certaines syndicales ont proposé de cotiser sur l’ensemble du traitement en plus des indemnités “et ce n’est pas notre cas”.

La seconde proposition repose, elle, sur un système de capitalisation “pour ne pas être botté en touche”, souligne la syndicaliste Diana Yieng Kow. Elle explique ensuite que “c’est comme une épargne retraite, le fonctionnaire va mettre de l’argent qui va lui appartenir et qui ne va pas être réparti pour tout le monde”. Selon elle, ce “système hybride” devrait convenir à l’ensemble des ultra-marins et devrait être mis en place entre l’État et ses agents.

La seule interrogation est que le syndicat ignore pour l’instant si l’État va y participer et surtout à quel taux. “En fait, l’inconnue aujourd’hui, c’est la participation de l’État”. Toujours selon Diana Yieng Kow, ce système de capitalisation est “intéressant” et devrait relier le dispositif de répartition à celui des cotisations. Malheureusement, les deux syndicalistes ne pouvaient en dire plus sur ce dispositif car “notre secrétaire général souhaitait qu’on n’en parle pas pour le moment, car il attend qu’on transmette au gouvernement”, précise la secrétaire générale du STIP AEP-Unsa.


“Indexer les émoluments pour la retraite (…). On ne parle plus d’ITR”

Du côté du syndicat FO, Wallace Teina, deuxième secrétaire général adjoint du syndicat, indique que cette réunion a été “très positive” et qu’ils ont proposé “d’indexer les émoluments pour la retraite”. Le syndicaliste précise que le 19 décembre dernier, lors de sa rencontre avec le haut-commissaire, ce dernier leur aurait fait part du fait que “le secrétaire d’État était favorable car il faut aussi convaincre le ministère des Finances et Bercy a reconnu qu’on avait raison”.
 

Pour Wallace Teina, le message est clair : “Nous, on ne parle plus d’ITR, c’est clair et on le répète à chaque fois”. Il a rappelé qu’en 2003, une intersyndicale s’était montée “avec Maco Ploton. Aujourd’hui, 20 ans plus tard, rien n’est réglé. L’État ne respecte pas ses engagements”. Pour Wallace Teina, depuis la réduction de cet ITR à partir de 2008, “l’impact économique et psychologique, ce sont les tamarii ma’ohi qui ramassent de plein pot”. Il explique que des agents techniques de catégorie C “vivent en dessous du seuil et c’est difficile pour eux, et c’est l’État qui a mis en place ce système-là (…). Donc on demande à récupérer l’équilibre”.
 

Les syndicats doivent préparer un courrier dans lequel ils prennent une position commune. Lequel courrier sera transmis au président du Pays Moetai Brotherson. Les syndicats ne s’entendant pas sur les propositions, ce dernier leur a proposé de mettre leurs propositions à part.

 


Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 25 Mai 2023 à 20:49 | Lu 4024 fois