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Des policiers suspendus un mois après leur condamnation pour des violences


Marseille, France | AFP | jeudi 11/06/2020 - Deux policiers marseillais condamnés à des peines de prison ferme en première instance pour avoir roué de coups un adolescent ont été suspendus, un mois après leur condamnation, a-t-on appris jeudi auprès de la police.

La direction départementale de la sécurité publique (DDSP) a reçu mercredi deux arrêtés de suspension concernant ces deux policiers, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la DDSP des Bouches-du-Rhône.

Le 14 mai, le tribunal de Marseille a condamné les deux hommes à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour avoir frappé à coups de pied et de poing un jeune homme de 16 ans qui sortait faire des courses dans une épicerie de nuit en février 2018.

Ils ont fait appel de cette condamnation et sont libres. Jusqu'à jeudi, ils continuaient d'exercer leur métier, au sein de la Compagnie d'intervention et de sécurisation (CSI), comme le révèle le quotidien 20 minutes.

L'avocate de la victime, Me Linda Sennaoui, s'était déjà indignée que ces policiers aient continué à travailler "au contact de la population, dans leur secteur du Nord de Marseille", après l'enquête sur les faits délivrée en avril 2019 par la police des polices, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), qui a conduit au procès.

"La police s'est retranchée derrière le délai de la procédure pénale alors qu'elle pouvait procéder à une enquête administrative sans attendre", déplore Me Sennaoui. "Mais que voulez-vous qu'on attende de la hiérarchie à Marseille alors que le patron de la CSI est venu témoigner en faveur des deux policiers au procès?"

L'avocate, qui avait écrit au ministre de l'Intérieur le 8 juin, estime que "c'est le coup de fil de la journaliste de 20 minutes qui a précipité la suspension".

Du côté de la DDSP, on assure que le délai "correspond au temps de la procédure: ça ne se fait pas du jour au lendemain". 

La victime des deux policiers concernés avait été conduite par les pompiers aux urgences, où une interruption totale de travail de 15 jours lui avait été délivrée: l'adolescent présentait une fracture sous l'oeil et de nombreux hématomes et contusions au visage et aux genoux.

le Jeudi 11 Juin 2020 à 05:22 | Lu 329 fois