Paris, France | AFP | jeudi 05/01/2023 - "On vous soigne, soignez-nous": les médecins libéraux sont descendus dans la rue par milliers jeudi après-midi à Paris pour obtenir une revalorisation de la consultation, le gouvernement s'y disant prêt si elle est "raisonnable" et si "les besoins de santé des Français sont remplis".
Organisée par le jeune collectif "Médecins pour demain", soutenu par plusieurs syndicats (FMF, UFML, SML et Jeunes Médecins), la manifestation nationale est partie du Panthéon vers 14h00 pour rallier le ministère de la Santé, où une délégation devait être reçue.
Dans une marée de blouses blanches ont retenti des slogans comme "c'est la médecine qu'on assassine" et "médecins, pas larbins". Des manifestants portaient des pancartes "médecine libérale maltraitée, désert médical assuré" ou encore "l’État fait obstruction à votre accès aux soins", ont constaté des journalistes de l'AFP.
"On ne peut plus soigner les gens correctement avec les moyens actuels", explique dans le cortège Alexia Guidez, 30 ans, généraliste remplaçante près de Besançon. "On en est à retourner le drap d'examen d'un patient à l'autre pour faire des économies...".
Venu d'Epernay (Marne), Nicolas Huet, 35 ans, travaille avec cinq autres médecins et deux secrétaires: "ça suffit pas, mais on n'a pas les moyens d'en embaucher une troisième". Son objectif n'est "clairement pas de doubler (son) salaire", mais de pouvoir recruter.
Cette mobilisation tombe à pic, à la veille des vœux aux acteurs de la santé que doit présenter le président Emmanuel Macron vendredi autour des grands axes de "refondation" d'un système de soins à bout de souffle, à l'hôpital comme en ville.
"Nous écouterons très attentivement" le Président, a dit au mégaphone la fondatrice de "Médecins pour demain", Christelle Audigier, évoquant un métier "en danger". "Veut-il soutenir les médecins concrètement et maintenir le soin en France ?".
Après une première grève début décembre, le collectif a appelé à la fermeture des cabinets médicaux après Noël, mouvement reconduit jusqu'au 8 janvier. Il affirme que 70% des généralistes étaient en grève la semaine dernière, l'Assurance maladie estimant de son côté la baisse d'activité à 10%.
Le mouvement a été vertement critiqué par la Première ministre Elisabeth Borne, qui l'a jugé "vraiment pas responsable" car il a accru "les tensions sur l'hôpital" en période d'épidémies hivernales.
"Droits et devoirs"
La revendication centrale du collectif demeure le doublement du tarif de base de consultation (de 25 à 50 euros) pour créer un "choc d'attractivité" vers une médecine de ville en manque de bras, écrasée par les tâches administratives et qui ne séduit plus les jeunes.
"Soyons raisonnables", a répondu jeudi François Braun. Mais s'il a fermé la porte aux 50 euros, le ministre de la Santé a redit que la consultation serait bien revalorisée dans le cadre de la renégociation en cours de la convention liant les médecins libéraux à l'Assurance maladie.
"Je suis prêt à augmenter cette consultation dès lors que les besoins de santé des Français sont remplis", a-t-il souligné, reprenant un principe de "droits et devoirs" devenu son mantra.
"Je veux que les 650.000 Français qui sont en maladie chronique aient un médecin traitant, parce qu'ils n'en ont pas actuellement, je veux qu'on puisse avoir un médecin la nuit, le week-end...", a-t-il développé.
"Les médecins remplissent déjà leurs devoirs !", lui a répondu un porte-parole de "Médecins pour demain" depuis le car sono de la manifestation.
Un montant de "50 euros serait relativement extravagant", a abondé le directeur de l'Assurance maladie, Thomas Fatôme, en notant que plusieurs des principaux syndicats de médecins, comme MG France, la CSMF, Avenir Spé ou les jeunes médecins de ReAGJIR, ne portaient pas cette revendication.
Les organisations de médecins font, en revanche, front commun contre les propositions de loi qui se multiplient pour restreindre la liberté d'installation des praticiens afin de repeupler les déserts médicaux.
Le gouvernement défend plutôt un partage des tâches avec les autres soignants, notamment les infirmiers, dont certains pourraient être autorisés à prescrire. Une proposition de loi en ce sens, portée par la députée Renaissance Stéphanie Rist et d'ores et déjà combattue par nombre de médecins, arrive à l'Assemblée nationale la semaine prochaine.
Organisée par le jeune collectif "Médecins pour demain", soutenu par plusieurs syndicats (FMF, UFML, SML et Jeunes Médecins), la manifestation nationale est partie du Panthéon vers 14h00 pour rallier le ministère de la Santé, où une délégation devait être reçue.
Dans une marée de blouses blanches ont retenti des slogans comme "c'est la médecine qu'on assassine" et "médecins, pas larbins". Des manifestants portaient des pancartes "médecine libérale maltraitée, désert médical assuré" ou encore "l’État fait obstruction à votre accès aux soins", ont constaté des journalistes de l'AFP.
"On ne peut plus soigner les gens correctement avec les moyens actuels", explique dans le cortège Alexia Guidez, 30 ans, généraliste remplaçante près de Besançon. "On en est à retourner le drap d'examen d'un patient à l'autre pour faire des économies...".
Venu d'Epernay (Marne), Nicolas Huet, 35 ans, travaille avec cinq autres médecins et deux secrétaires: "ça suffit pas, mais on n'a pas les moyens d'en embaucher une troisième". Son objectif n'est "clairement pas de doubler (son) salaire", mais de pouvoir recruter.
Cette mobilisation tombe à pic, à la veille des vœux aux acteurs de la santé que doit présenter le président Emmanuel Macron vendredi autour des grands axes de "refondation" d'un système de soins à bout de souffle, à l'hôpital comme en ville.
"Nous écouterons très attentivement" le Président, a dit au mégaphone la fondatrice de "Médecins pour demain", Christelle Audigier, évoquant un métier "en danger". "Veut-il soutenir les médecins concrètement et maintenir le soin en France ?".
Après une première grève début décembre, le collectif a appelé à la fermeture des cabinets médicaux après Noël, mouvement reconduit jusqu'au 8 janvier. Il affirme que 70% des généralistes étaient en grève la semaine dernière, l'Assurance maladie estimant de son côté la baisse d'activité à 10%.
Le mouvement a été vertement critiqué par la Première ministre Elisabeth Borne, qui l'a jugé "vraiment pas responsable" car il a accru "les tensions sur l'hôpital" en période d'épidémies hivernales.
"Droits et devoirs"
La revendication centrale du collectif demeure le doublement du tarif de base de consultation (de 25 à 50 euros) pour créer un "choc d'attractivité" vers une médecine de ville en manque de bras, écrasée par les tâches administratives et qui ne séduit plus les jeunes.
"Soyons raisonnables", a répondu jeudi François Braun. Mais s'il a fermé la porte aux 50 euros, le ministre de la Santé a redit que la consultation serait bien revalorisée dans le cadre de la renégociation en cours de la convention liant les médecins libéraux à l'Assurance maladie.
"Je suis prêt à augmenter cette consultation dès lors que les besoins de santé des Français sont remplis", a-t-il souligné, reprenant un principe de "droits et devoirs" devenu son mantra.
"Je veux que les 650.000 Français qui sont en maladie chronique aient un médecin traitant, parce qu'ils n'en ont pas actuellement, je veux qu'on puisse avoir un médecin la nuit, le week-end...", a-t-il développé.
"Les médecins remplissent déjà leurs devoirs !", lui a répondu un porte-parole de "Médecins pour demain" depuis le car sono de la manifestation.
Un montant de "50 euros serait relativement extravagant", a abondé le directeur de l'Assurance maladie, Thomas Fatôme, en notant que plusieurs des principaux syndicats de médecins, comme MG France, la CSMF, Avenir Spé ou les jeunes médecins de ReAGJIR, ne portaient pas cette revendication.
Les organisations de médecins font, en revanche, front commun contre les propositions de loi qui se multiplient pour restreindre la liberté d'installation des praticiens afin de repeupler les déserts médicaux.
Le gouvernement défend plutôt un partage des tâches avec les autres soignants, notamment les infirmiers, dont certains pourraient être autorisés à prescrire. Une proposition de loi en ce sens, portée par la députée Renaissance Stéphanie Rist et d'ores et déjà combattue par nombre de médecins, arrive à l'Assemblée nationale la semaine prochaine.