Tahiti, le 18 septembre 2025 - L'homme de 68 ans qui a reconnu avoir déversé de la peinture rouge sur les grilles de la seule synagogue de Polynésie a été condamné, jeudi en comparution immédiate, à six mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans. À la barre, le prévenu a nié tout geste antisémite en affirmant qu'il s'agissait d'un acte “politique” destiné à éveiller les consciences sur le sort du peuple palestinien.
De son propre aveu, la vice-procureure récemment arrivée sur le territoire ne pensait pas avoir à juger de “tels faits” en Polynésie. Il est vrai qu'il est rare que le conflit israélo-palestinien s'invite au palais de justice de Papeete. L'homme de 68 ans interpellé mercredi après avoir déversé de la peinture rouge sur le portail de la synagogue Ahava Ve Ahva a en effet été présenté en comparution immédiate jeudi pour répondre de “dégradation grave en raison de la race ou la religion”. Dans la nuit du 10 au 11 septembre, ce retraité, ancien bijoutier bien connu de la place, avait mis une casquette et un masque anti-Covid avant de se rendre à la synagogue située à Papeete. Le lendemain, il avait contacté les médias pour, en quelque sorte, revendiquer son geste.
Tel qu'il l'avait déjà fait lors de sa garde à vue, le sexagénaire a expliqué à la barre du tribunal que son geste n'était pas antisémite mais “politique”. “Je visais le symbole politique et pas la religion. C'est un geste de révolte face au massacre des enfants palestiniens qui est inadmissible”, s'est-il justifié avant d'indiquer qu'il avait décidé de passer à l'acte après avoir vu une vidéo montrant des enfants palestiniens dont les parents avaient été tués par des bombardements israéliens. “C'était le néant dans leurs yeux.” Alors que la présidente du tribunal tentait de lui faire comprendre que s'en prendre à un édifice religieux équivaut à s'en prendre à sa communauté, le prévenu a expliqué qu'il visait les dirigeants israéliens et non la communauté juive. Il a par ailleurs affirmé qu'il y avait des “héros juifs” à l'image d'Yitzhak Rabin, l'ancien Premier ministre israélien assassiné le 4 novembre 1995 alors qu'il œuvrait pour tenter de trouver une solution pacifique pour régler le conflit.
Une communauté “choquée”
La communauté juive est “choquée”, “ébranlée” par les faits, a souligné l'avocate de l'Association culturelle des israélites et sympathisants de Polynésie, Me Isabelle Nougaro, lors de sa plaidoirie. “Il a préparé et prémédité son geste en le mettant sur le compte de prétendues convictions”, a-t-elle renchéri avant que la vice-procureure ne prenne la parole pour affirmer que le retraité avait “troublé la paix sociale polynésienne”. “Mais je vous rassure, Monsieur, toutes les vies humaines ont le droit d'être préservées”, a continué la représentante du ministère public en demandant au tribunal de condamner l'ancien bijoutier à six mois de prison avec sursis. Pour fixer le quantum de la peine requise, la vice-procureure avait pris compte de la “gravité” des faits mais aussi de la fragilité du sexagénaire, un homme “désœuvré” qui a perdu son “statut social”.
Face à la médiatisation de l'affaire – initiée par son client – Me John Tefan a confié lors de sa plaidoirie qu'il avait l'impression que l'on “charge la barque” alors qu'il ne s'agit pas de “l'affaire du siècle”. “C'était une déclaration politique, un acte symbolique de contestation mais il a exprimé cela de façon complètement stupide”.
Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public en condamnant le retraité à six mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans.
De son propre aveu, la vice-procureure récemment arrivée sur le territoire ne pensait pas avoir à juger de “tels faits” en Polynésie. Il est vrai qu'il est rare que le conflit israélo-palestinien s'invite au palais de justice de Papeete. L'homme de 68 ans interpellé mercredi après avoir déversé de la peinture rouge sur le portail de la synagogue Ahava Ve Ahva a en effet été présenté en comparution immédiate jeudi pour répondre de “dégradation grave en raison de la race ou la religion”. Dans la nuit du 10 au 11 septembre, ce retraité, ancien bijoutier bien connu de la place, avait mis une casquette et un masque anti-Covid avant de se rendre à la synagogue située à Papeete. Le lendemain, il avait contacté les médias pour, en quelque sorte, revendiquer son geste.
Tel qu'il l'avait déjà fait lors de sa garde à vue, le sexagénaire a expliqué à la barre du tribunal que son geste n'était pas antisémite mais “politique”. “Je visais le symbole politique et pas la religion. C'est un geste de révolte face au massacre des enfants palestiniens qui est inadmissible”, s'est-il justifié avant d'indiquer qu'il avait décidé de passer à l'acte après avoir vu une vidéo montrant des enfants palestiniens dont les parents avaient été tués par des bombardements israéliens. “C'était le néant dans leurs yeux.” Alors que la présidente du tribunal tentait de lui faire comprendre que s'en prendre à un édifice religieux équivaut à s'en prendre à sa communauté, le prévenu a expliqué qu'il visait les dirigeants israéliens et non la communauté juive. Il a par ailleurs affirmé qu'il y avait des “héros juifs” à l'image d'Yitzhak Rabin, l'ancien Premier ministre israélien assassiné le 4 novembre 1995 alors qu'il œuvrait pour tenter de trouver une solution pacifique pour régler le conflit.
Une communauté “choquée”
La communauté juive est “choquée”, “ébranlée” par les faits, a souligné l'avocate de l'Association culturelle des israélites et sympathisants de Polynésie, Me Isabelle Nougaro, lors de sa plaidoirie. “Il a préparé et prémédité son geste en le mettant sur le compte de prétendues convictions”, a-t-elle renchéri avant que la vice-procureure ne prenne la parole pour affirmer que le retraité avait “troublé la paix sociale polynésienne”. “Mais je vous rassure, Monsieur, toutes les vies humaines ont le droit d'être préservées”, a continué la représentante du ministère public en demandant au tribunal de condamner l'ancien bijoutier à six mois de prison avec sursis. Pour fixer le quantum de la peine requise, la vice-procureure avait pris compte de la “gravité” des faits mais aussi de la fragilité du sexagénaire, un homme “désœuvré” qui a perdu son “statut social”.
Face à la médiatisation de l'affaire – initiée par son client – Me John Tefan a confié lors de sa plaidoirie qu'il avait l'impression que l'on “charge la barque” alors qu'il ne s'agit pas de “l'affaire du siècle”. “C'était une déclaration politique, un acte symbolique de contestation mais il a exprimé cela de façon complètement stupide”.
Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public en condamnant le retraité à six mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans.





































