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Ça négocie chez Sabena


Tahiti, le 6 juin 2021 – L'arrivée jeudi soir du président exécutif du groupe Sabena Technics, Philippe Rochet, a permis aux négociations avec les grévistes d'avancer ce week-end. Mais les pourparlers sont toujours suspendus à la position du repreneur du contrat de maintenance des Gardian, Jet Aviation, et au résultat des recours déposés devant les tribunaux civil et du travail.
 
Tension sur le piquet de grève de Sabena Technics vendredi matin, alors que barrage filtrant mis en place par les grévistes a suscité la grogne de quelques automobilistes. C'est dans ce contexte que le président exécutif du groupe, Philippe Rochet, est arrivé en Polynésie. A peine descendu de l'avion, le responsable est venu à la rencontre du personnel en grève depuis le 7 mai. Après quelques échanges, Philippe Rochet, accompagné du directeur d'établissement André-Yves Nasone, a enchaîné à la table des négociations avec les syndicats (CSIP, CSTP-FO, Unsa, Otahi, O Oe To OeRima).
 
Deux jours plus tard, dimanche, toujours pas d'accord en perspective. Les trois premières rencontres ont cependant permis de dresser une première mouture d'un protocole d'accord de sortie de conflit, qui ne semble pas faire l’unanimité dans les rangs des syndicats. “C’est au niveau du quatrième point que ça bloque”, confie Philippe Chabbert, délégué du personnel. En l'occurrence, sur la revendication du plan de départ volontaire qui prévoit deux mois de salaire brut par année d'ancienneté. “Ils disent que ça leur coûterait trop cher si tout le monde prenait cette option, ce qui n'est pas le cas”, fait remarquer Patrick Joly, représentant Unsa. Notamment parce que les syndicats comptent sur la réponse favorable de la société Jet Aviation -qui récupère le contrat de maintenance des Gardian au détriment de Sabena Technics- pour l’éventuelle reprise une soixantaine d’employés. “On préférerait que ce soit un transfert des contrats sur Jet Aviation, ce qui permettrait de conserver l'ancienneté et les acquis sociaux” commente le syndicaliste.
 
Questions en suspens
 
Du côté du marché de maintenance des Casa, l'appel d'offres n'ayant pas abouti, mais n’étant pas pour autant éliminé, 25 postes peuvent être maintenus. “Quel est l'avenir pour le personnel restant ? Y aura-t-il un plan social défini ?”, interroge le préavis de grève. Si Sabena Technics semble prêt à présenter au comité d'entreprise un plan social dès le mercredi 9 juin prochain, celui-ci intégrerait ou non, le cas échéant, “les accords qui pourraient être trouvés d'ici là entre Jet Aviation France et Sabena Technics sur la question du transfert de contrats de travail entre les deux industriels”. Le texte propose aussi d'autoriser le personnel “à poser les jours de congés et jours de récupération correspondant aux jours de grève”.
 
Reste l'adhésion à la convention collective du transport aérien qui a fait l'objet d'un recours. “Celui-ci n'est pas vraiment négociable, c'est la justice qui tranchera dès lundi, sauf si le délibéré est renvoyé” note un syndicaliste.
 

Rédigé par Esther Cunéo et Etienne Dorin le Vendredi 4 Juin 2021 à 18:48 | Lu 2464 fois