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De nouveaux investisseurs intéressés par le projet Tahiti Mahana Beach


Le gouvernement est confiant pour la suite des événements concernant le projet du Tahiti Mahana Beach
Le gouvernement est confiant pour la suite des événements concernant le projet du Tahiti Mahana Beach
PAPEETE, le 05/07/2016 - Après la "défaillance" du groupement Recas dans l'investissement du grand projet hôtelier de Punaauia, d'autres investisseurs sont prêts à reprendre le flambeau, dont des hommes d'affaires locaux. Aujourd'hui, le gouvernement est plutôt confiant quant à l'avenir de ce projet. Il leur laisse du temps pour faire leurs propositions qui devront tout de même correspondre aux attentes du Pays.

L'épisode avec le groupement Recas est terminé, mais les "défaillances" rencontrées ont permis au gouvernement polynésien de tirer les leçons de ce qui n'a pas été fait. "Nous avons évité un écueil, celui de signer un contrat de bail avec le groupe Recas sans savoir si ce groupement avait la capacité de réaliser le projet ou pas", déclare Jean-Christophe Bouisson, ministre du tourisme et porte-parole du gouvernement.

En effet, un contrat définitif aurait dû être signé le 30 juin dernier entre le gouvernement et le groupement Recas, mais cela n'a pas été fait suite à plusieurs difficultés pour ces investisseurs à répondre aux premières exigences du Pays. "C'était de nous garantir qu'il y a des actionnaires suffisamment solides pour réaliser ces travaux et une caution, qui était l'élément essentiel qui prouvait leur fiabilité économique et financière", précise Albert Solia, ministre de l'équipement. La caution réclamée par le gouvernement s'élevait à 2 millions de dollars ce qui représente plus de 215 millions de francs à "verser sur un compte dans une banque locale pour prouver leur capacité financière", indique Jean-Christophe Bouissou.

Des conditions qui ont été stipulées dans le dernier protocole d'accord signé l e19 décembre dernier entre les deux parties avant la probable signature finale du contrat la semaine dernière. Durant ces six mois d'observation, le gouvernement a relevé un autre souci, "nous avons ressenti des relations électriques et on s'était dit qu'il y a avait de l'eau dans le gaz", prévient le ministre du tourisme.

Lundi soir, le conseil d'administration de TNAD a décidé d'ouvrir l'appel à manifestation d'intérêts, ce qui permet à d'autres investisseurs, qui seraient intéressés par ce projet, à se faire connaitre. Et le gouvernement leur laisse la primeur de se dévoiler. Seule certitude, des investisseurs locaux sont concernés, "je crois que cela va plutôt rassurer notre population, parce que ce sont des gens tout d'abord, qui ne se lancent pas dans des projets sans avoir calculé ou fait des réflexions économiques sur l'impact de rentabilité", poursuit Jean-Christophe Bouissou. Si le gouvernement reste évasif sur le nom des futurs investisseurs, il lâche néanmoins à demi-mot quelques pistes. "Nous avons l'agréable surprise de voir le grand groupe de banques connues sur le plan international et européen".

Tout devrait donc repartir de plus belles, si on croit ce qui se dit.

Aujourd'hui, la balle est entre les mains de ces hommes d'affaires. Ils devront constituer un groupement, "ils ont compris qu'il fallait faire un tour de table en termes d'investissements en Polynésie. Ils ont parlé de 5 à 6 investisseurs, plus des investisseurs de l'extérieur, et surtout les enseignes d'hôtels qui devront participer et exploiter les hôtels à termes", prévient Jean-Christophe Bouissou.

Sur le plan financier ou plutôt le coût du futur complexe hôtelier, aucune certitude si le montant sera revu à la baisse. Tout dépendra des "propositions des investisseurs". Et en ce qui concerne le nombre de chambres que pourra accueillir le futur complexe hôtelier, le gouvernement a fixé la barre minimale à 1 800 clés.

Le projet du groupe hawaïen 70 devrait être retenu tel quel. "On demande une architecture qui corresponde vraiment à ce qui est souhaité par le Pays et par ses habitants. Donc quelque chose qui soit très proche et non qui soit une multitude de tours, mais quelque chose qui représente vraiment le style local polynésien", assure le ministre de l'équipement.

Pour le délai de réalisation de ce projet, Albert Solia reste prudent. "La réalité prendra le temps nécessaire, c'est-à-dire 18 mois pour des parties règlementaires et ensuite pour les premiers aménagements encore une bonne année. Mais ce qui est sûr, c'est que l'on va sur quelque chose qui est plus solide à mon avis."

Rétrospectives du projet Tahiti Mahana Beach

Le projet touristique devrait s'étendre sur près de 40 hectares.

- En 2014, le gouvernement de Gaston Flosse avait lancé un concours d'architectes pour le projet Mahana Beach qui a conduit, le 12 août 2014, à la sélection de l'esquisse de la société Group 70 International qui portait sur au moins 3 000 chambres pour un investissement de 250 milliards de francs.
- En janvier 2015, un appel international à manifestation d'intérêt a été lancé par le gouvernement d'Edouard Fritch pour trouver des investisseurs capables de financer, construire et exploiter le projet.
- En juin 2015, trois investisseurs se sont fait connaitre et le gouvernement a fait appel à un cabinet d'experts internationaux pour juger de la capacité financière des candidats
- Décembre 2015, un protocole d'accord est signé avec le groupement mené par Recas Global limited engageant les parties sur le calendrier, les étapes, les conditions à remplir et les modalités pour aboutir à la signature d'un contrat définitif au plus tard le 30 juin 2016.

ÉCHANGE VIFS

"Si le Tahiti Mahana Beach ne se fait pas on est foutu" (Communiqué du Tahoeraa Huiraatira)

"La presse nous apprend que le Projet Tahiti Mahana Beach est sérieusement compromis car le consortium chinois devant s’occuper du financement se serait retiré. Comment ne pas être surpris de cette décision alors que le président nous assurait encore récemment que tout était en bonne voie. Il faut croire que le costume est trop grand pour lui. (…) Depuis le début le président Fritch s’est montré timoré et frileux en ce qui concerne le Tahiti Mahana Beach, montrant que ce projet était trop grand pour lui. (…) Pour le projet aquacole de Hao c’était déjà le même cinéma. (…) La réalité c’est qu’à force de tergiverser Edouard Fritch a cassé la dynamique lancée en 2013. Le Tahiti Mahana Beach est pourtant le seul grand chantier qui est capable de sortir le pays de la crise et de créer les milliers d’emplois attendus. (…) La réalité c’est qu’Edouard Fritch se moque de la relance et de la création d’emplois. Il est uniquement obsédé par sa réélection en 2018 et il préfère utiliser l’argent pour distribuer des subventions aux maires rouges. (…) Pendant ce temps la population souffre et la PSG est au point mort (…)."


"Le combat d’arrière-garde du Tahoeraa" (Communiqué du Tapura Huiraatira)

"(…) Contrairement à ce que dit le parti de Gaston Flosse, le consortium chinois mené par RECAS ne s’est pas retiré. C’est le gouvernement qui a fait le constat que RECAS était incapable de réunir le tour de table pour financer le projet que Gaston Flosse avait chiffré à 250 milliards.
Ce ne sera pas la première fois que des projets démesurés initiés par Gaston Flosse ont du mal à trouver leur concrétisation. Il n’est qu’à constater que le port de Faratea qui devait être le second pôle économique de la Polynésie française est toujours à l’état de friche. Il n’est qu’à voir également la gare maritime de Uturoa désespérément vide ou l’atoll de Tupai livré aux crabes. Tout "est foutu" comme dit le Tahoeraa.
Que de milliards dépensés pour rien ! (…) Le bilan de l’ancien président, il se joue surtout à la barre du tribunal. Ses leçons de bonne gouvernance, qu’il les garde pour son fan club.
Quant au projet Mahana Beach, il n’est pas mort. Il continuera à progresser, dans la plus totale transparence, comme l’a fait jusqu’à présent le gouvernement d’Edouard Fritch. (…) Le travail de sape de Gaston Flosse n’y changera rien. Il fait aujourd’hui partie de l’arrière garde et mène son combat comme tel.
"



le Mardi 5 Juillet 2016 à 16:41 | Lu 6022 fois