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D-day à Rangiroa


Papeete, le 23 octobre 2019 – Un vaste « exercice Marara » a été organisé hier à Rangiroa par la quasi-totalité des forces armées de Polynésie française, avec la simulation d’une intervention dans un pays étranger touché par un cyclone, joué par Rangiroa, dont la course se dirigerait ensuite vers Tahiti. Après d’impressionnantes opérations dans les airs, en mer et au sol aux Tuamotu mercredi, l’exercice se poursuit ce jeudi au poste de commandement de crise du haussariat pour « l’exercice cyclone ».

Dominique Sorain, haut-commissaire de la République : « On est en train de tester nos chaînes de réactions »

« Il y a deux choses dans l’exercice qui a été présenté aujourd’hui. Il y a un exercice qui a une vocation internationale avec une intervention potentielle de la France au bénéfice de pays voisins. Et il y a la crise qui pourrait aussi survenir dans notre territoire. C’est un cas d’école, avec l’exemple de ce qui s’est passé avec Irma il y a deux ans où plusieurs cyclones ont touché des territoires français et des territoires étrangers. Donc il y a deux pas de temps en la matière. Des décisions qui peuvent être prises au niveau national d’interventions au bénéfice de pays voisins et des décisions qui seraient prises localement pour déployer les moyens. Donc, on est dans un exercice combiné. Et on teste nos capacités de réactions. L’amiral a monté une opération concernant un territoire en danger, joué par Rangiroa aujourd’hui, avec un cyclone dont la course s’oriente ensuite vers la Polynésie. Donc on est en train de tester nos chaînes de réactions parce qu’il faut qu’on soit mobilisés et qu’on réagisse immédiatement pour être présents et porter secours aux populations. »

Lieutenant-colonel Taoufik Boufenghour : « Projeter une force à partir de Tahiti et de la déployer à Rangiroa »

En quoi consiste l’exercice menée aujourd’hui ?
« L’opération ‘Mélissa’ consiste à projeter une force à partir de Tahiti et de la déployer à Rangiroa. L’alerte a été donnée à Tahiti et nous sommes partis dimanche du port de Papeete en bateau. Toute la force a embarqué et a navigué toute la nuit. Nous sommes arrivés au petit matin et la première manœuvre qu’on a dû monter et qui est assez complexe, c’est la mise à terre de la force. C’est à dire le débarquement. Comme le débarquement de Normandie, sauf qu’on est en Polynésie et qu’on a débarqué une force un peu moins grande. Mais le principe reste le même. Donc on a débarqué une force de sécurité. Parce que, quand il y a une catastrophe naturelle, la première chose qu’on doit faire c’est rétablir une force de sécurité pour que les ONG et forces de secours puissent travailler sans problème. (…) Ensuite, on va rétablir les points d’entrée : l’aéroport, le port et l’axe principal, les artères. On remet sous perfusion le pays pour tout puisse arriver sur le territoire. Après ça, on met en place les moyens de commandement qui servent à coordonner l’action des forces déployées et prioriser les secours. »
Ensuite vous portez secours aux populations ?
« Oui, à partir de là, on attaque la manœuvre de secours aux populations. Notre priorité, c’est le renseignement. Où sont les populations ? On va chercher les populations, ici à la jumelle dans les atolls, puis on va mener des opérations pour aller les récupérer. Ensuite on va les trier dans l’antenne médicale. Ce qu’on veut éviter ce sont les épidémies. Ceux qui vont bien, on va les orienter vers des camps de réfugiés et ceux qui ne vont pas bien, on va les soigner, voire les évacuer. Ensuite, on va commencer à restaurer le Pays. On va faire l’inventaire des infrastructures détruites et on va faire venir de l’aide extérieure, l’aide humanitaire. Et nous l’exercice s’arrête dans cette phase. »


le Mercredi 23 Octobre 2019 à 23:47 | Lu 3332 fois