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Covid-19: une vaste étude pour "clore le débat" sur la chloroquine


Rennes, France | AFP | mardi 31/03/2020 - Le CHU d'Angers a annoncé mardi le lancement d'une vaste étude "aux standards scientifiques et méthodologiques les plus élevés", portant sur 1.300 patients atteints du Covid-19, afin de "clore le débat" sur l'efficacité d'un dérivé de la chloroquine. 

"Il s'agit d'une étude qui répond aux standards scientifiques et méthodologiques les plus élevés. Elle sera réalisée dans des conditions qui ne laisseront pas de place au doute dans l'analyse des résultats", a souligné le Pr Vincent Dubée, investigateur principal du projet, au cours d'un point presse.

Le Pr Didier Raoult a publié deux études sur un dérivé de la chloroquine, qui confirment selon lui "l'efficacité" de ce traitement contre le coronavirus, mais cette affirmation est contestée par de nombreux scientifiques, qui critiquent notamment la méthodologie employée.

L'étude angevine, baptisée Hycovid et menée avec 32 autres centres hospitaliers en France, "permettra de répondre de manière définitive à ces questions et de clore une fois pour toute le débat sur l'efficacité de l'hydroxychloroquine", (dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme, ndlr) dans le Covid", a assuré le Pr Dubée.

"On a une position de neutralité vis-à-vis de cette molécule. On a évidemment tous un grand espoir que cette molécule soit active dans le Covid. Néanmoins, nous sommes conscients des limites des résultats des études publiées par l'équipe du Pr Raoult", a-t-il ajouté. "Nous n'avons pas d'a priori, nous n'avons pas participé au tapage médiatique autour de cette molécule."

L'étude Hycovid, qui doit commencer dès mercredi, sera menée en double aveugle: ni les patients ni les médecins ne sauront si le patient reçoit de la chloroquine ou un placebo. La moitié des patients recevra un placebo, l'autre moitié de la chloroquine. Il s'agira de patients âgés de 75 ans ou plus ou de patients ayant besoin d'oxygène sans être "en détresse respiratoire aigüe". Les patients pourront être hospitalisés, résidents d'un Ehpad ou simplement chez eux. 

"Une des forces de cette étude, c'est qu'elle va inclure des patients atteints d'une forme de la maladie non grave mais à risque élevé d'évolution défavorable comme certaines personnes âgées. Nous traiterons donc les personnes précocement, ce qui est probablement un élément déterminant de la réussite de la prise en charge", a souligné le Pr Dubée.

Les premiers résultats devraient être connus dans "quelques semaines", a-t-il promis.

le Mardi 31 Mars 2020 à 02:50 | Lu 1047 fois