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Covid-19: pour le gouvernement, le pic du rebond est passé


Paris, France | AFP | jeudi 07/04/2022 - Le gouvernement a estimé jeudi que le pic du rebond de la vague de Covid-19 était désormais derrière nous, tout en ouvrant la deuxième dose de rappel de vaccin aux personnes âgées de 60 ans et plus qui le souhaitent.

"Nous avons passé le pic du rebond" de l'épidémie de Covid-19, a affirmé le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur la radio RTL.

Entre 140.000 et 150.000 nouvelles contaminations sont enregistrées quotidiennement en moyenne.

"Cela baisse d'environ 5% désormais depuis cinq jours. Ça doit être confirmé dans la durée, en tout cas nous n'assistons pas au raz-de-marée des 500.000 cas auquel nous avons assisté il y a quelques semaines", a ajouté Olivier Véran. 

Les contaminations ont en effet cessé de monter, selon les données des autorités de santé. Ainsi, avec 161.950 cas positifs enregistrés en 24 heures par Santé publique France mercredi, la moyenne des sept derniers jours s'établit à près de 135.000 cas, après avoir dépassé 140.000 vendredi dernier.

Cette amorce de décrue marque une rupture avec la nette reprise observée au mois de mars, au cours duquel les contaminations ont presque triplé.

Reste à savoir comment ce reflux va se traduire sur les hospitalisations, d'ici une dizaine de jours.

Pour le moment, le nombre d'admissions quotidiennes à l'hôpital augmente encore, à plus de 1.540 (en moyenne sur sept jours). Mais l'Institut Pasteur "anticipe un plateau dans les jours qui viennent", selon ses dernières projections. 

Parallèlement, le ministre de la Santé a annoncé jeudi que la deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19, jusqu'ici réservée aux personnes de 80 ans et plus, allait être ouverte aux 60 ans et plus, dont la dernière injection remonte à plus de six mois. 

Les autorités sanitaires de l'Union européenne ont donné mercredi leur feu vert à une deuxième dose de rappel des vaccins anti-Covid de Moderna et Pfizer aux 80 ans et plus, mais jugé prématuré d'émettre une recommandation pour la population plus jeune.

"Infinie prudence"

"On sait qu'une injection de rappel, quand on a 60 ans et plus, réduit de 80% le risque d'hospitalisation, de réanimation et de décès. Même si ce risque est moins élevé aujourd'hui qu'il l'était avec les variants précédents et lorsqu'il n'y avait pas de couverture vaccinale, il y a un risque résiduel. On peut le réduire par quatre, donc on le propose", a fait valoir Olivier Véran, s'appuyant sur une recommandation de la Haute autorité de santé.

Cette mesure, qui n'est pas obligatoire, concerne potentiellement quelque 500.000 Français.

Pour Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon (AP-HP), la "coïncidence de ces deux annonces est assez singulière", car elles ont "des logiques contraires".

"Même si le taux de remplissage hospitalier n'est pas ascensionnel, on a toujours une hauteur de circulation virale hallucinante", a-t-il rappelé à l'AFP.

Favorable à cette quatrième dose susceptible d'augmenter l'immunité en population générale, il a appelé à "une infinie prudence par rapport à la circulation du virus" et aux nouveaux variants susceptibles d'émerger. 

Il s'est d'ailleurs étonné qu'aucun candidat à l'élection présidentielle n'ait glissé dans son programme de consignes sur le respect des gestes barrières.

Le ministre de la Santé a confirmé que les personnes testées positives au Covid pourraient "aller voter en toute sécurité". "Il y aura à disposition des masques, du gel hydroalcoolique, ils peuvent venir avec un stylo, on sait faire", a dit Olivier Véran.

"Ces derniers temps, avec la guerre en Ukraine et la campagne présidentielle, on a eu du mal à suivre l'épidémie, ou du moins la pédagogie qui va avec", a regretté Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital de Garches (Hauts-de-Seine).

Espérant une décrue "plutôt vers la mi-avril", il s'est interrogé sur le "bénéfice immédiat" d'une deuxième dose de rappel pour les plus de 60 ans. "Il vaudrait mieux battre le rappel pour ceux qui n'ont pas eu leur 3e dose de vaccin", a-t-il estimé.

"Si on dit que la vague se termine, si on veut s'inscrire dans la durée, c'est une vaccination 2.0 qu'il nous faut maintenant", avec des vaccins ciblant spécifiquement Omicron, a-t-il par ailleurs souligné.

le Jeudi 7 Avril 2022 à 05:30 | Lu 198 fois