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Course à Pied – Defi 100 KM : Focus sur le vainqueur, Maranui Aitamai

Chaque sportif a sa spécialité. Certains coureurs excellent sur courte distance, d’autres sur moyenne ou longue…et d’autres encore, comme Maranui Aitamai, excellent en très longue distance. Maranui Aitamai, a remporté samedi dernier la 3e édition du Defi 100 km Brasserie de Tahiti, proposé par l’association Courir en Polynésie. Il a couru au total pendant 10H20’51.


"C’est ma première victoire "
"C’est ma première victoire "
Le départ de cette course extrême a été donné samedi à 3 heures du matin à la salle Aorai Tini Hau, à Pirae. Les coureurs ont dû se diriger vers la ville avant de faire demi tour peu avant la station Shell Prince Hinoï, avant de se diriger vers la côte est pour leur long périple. Avec un départ avancé d’une heure par rapport à la dernière édition, les coureurs ont pu bénéficier d’un peu plus de fraicheur pendant le début de course.
 
Les 13 participants du 100 km ont pu bénéficier d’un suiveur à vélo. Les ravitaillements n’ont pas été de trop, et la course a été de plus en plus éprouvante, notamment lors des derniers 30 km. Le premier, Maranui Aitamai est arrivé à Punaruu vers 13H20 sous un soleil de plomb mais étonnamment frais. Maranui Aitamai n’est autre que le fils de Mara Aitamai, le co-créateur du Te Aito, la célèbre course de pirogue V1.
 
A noter la performance de Marielle Carmagnole, l’unique femme du Defi 100 km arrive deuxième au scratch derrière Maranui avec un temps de 10H40, elle est suivie de Tamatoa Ruahe et Freddy Ratia, qui complètent le podium de ces forçats de l’effort. Beatrice Tihoni et Samy Sangues remportent le relais 2X50 km et Poata Grand, Toanui Gobrait, Tutea Degage, Ornella Colombel et Théodore Teheiura, le relais 5X20 km. SB
 

"C’est l’aboutissement de semaines de sacrifices"
"C’est l’aboutissement de semaines de sacrifices"
Maranui Aitamai juste après son arrivée :
 
Ton parcours sportif ?
 
« J’aurais trente ans lundi. J’ai joué au football jeune mais je n’étais pas trop bon du coup je me suis orienté vers la course à pied. J’ai arrêté pendant six ans lors de mes études à Paris et j’ai repris en 2011. J’ai tout de suite été intéressé par les longues distances, les « ultras ». J’ai voulu faire du marathon puis j’ai voulu pousser plus loin avec du 70, 80 km en montagne. A Tahiti, il n’y a que celui là qui est sur route. Ce n’est pas trop mon truc, la route, mais j’ai voulu relever le défi. »
 
Quelques mots sur ta course ?
 
« J’ai démarré doucement, tout le monde se marquait au départ. Deux ou trois sont partis vite. J’avais fait l’erreur de partir vite il y a deux ans, alors je me suis dit « allez, tranquille, pas de pression, on s’échauffe jusqu’à Taravao pendant les premiers 50 km ». Je faisais moins bien aux temps de passage qu’il y a deux ans mais je savais que j’avais les jambes, je n’avais pas de crampes, rien. Aux 50 km, je me suis retrouvé premier, je me suis dit qu’il fallait gérer. Cela a été ensuite une course contre moi même, jusqu’au bout. »
 
Ta préparation est basée sur la très longue distance ?
 
« Je fais beaucoup de volume par semaine, peu d’intensité mais une moyenne de 80 km par semaine. Je ne m’entraine pas pour avoir la rapidité sur les 20, ou 50 km comme les autres. Le marathon est déjà rapide pour moi. Je sais courir longtemps, doucement. Pour le mental j’avais un bon suiveur, Mike, on ne s’est jamais entrainé ensemble avant la course mais on s’est bien entendus. Le moral a baissé de temps en temps mais la famille a poussé tous les dix kilomètres, alors cela a été. »
 
Tu n’as pas suivi les traces de ton père dans la pirogue ?
 
« J’ai essayé, mais je ne suis pas super bon. Je n’ai peut être pas le gabarit, je suis trop fin. Mon père était un très grand cycliste avant de créer le Te Aito, qui également un sport d’endurance. »
 
Tu as d’autres projets ?
 
« Je me suis inscrit en octobre à une course en montagne en Amérique, un 110 KM en dénivelé. Ce n’est pas du tout la même course. J’essaye de partir une ou deux fois dans l’année à l’étranger et localement j’essaye de faire tous les raids et un peu de course sur route pour travailler la vitesse. »
 
Un dernier mot, un remerciement ?
 
« Je suis super content, tout a marché parfaitement aujourd’hui, c’est ma première victoire depuis que je m’entraîne. C’est l’aboutissement de semaines de sacrifices. Avec la famille, s’entrainer autant, c’est compliqué. C’est un cadeau pour eux, on a tous gagné. Merci à Aito Sport, La Vie Claire, Body Studio, et l’Atelier Prokop qui me sponsorise, je suis artisan-infographiste, je travaille la nacre, les bijoux, les trophées, c’est moi qui ait fait le trophée que je vais recevoir ! » Propos recueillis par SB

Maranui Aitamai "On a tous gagné"
Maranui Aitamai "On a tous gagné"

Rédigé par SB le Mercredi 13 Juillet 2016 à 13:52 | Lu 3483 fois