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Coronovirus : ​“Aucun cas d'infection”


Tahiti le 27 février 2020- Jacques Raynal l'a martelé hier matin : “Il n'y a aucun signe de coronavirus (…) il n'y a aucun cas d'infection au coronavirus". Le ministre de la Santé et sa collègue du Tourisme Nicole Bouteau assurent que les mesures de sécurité ont été renforcées et que la Polynésie est prête.
 
Le ministre de la Santé Jacques Raynal et la ministre du Tourisme et du Travail Nicole Bouteau ont invité la presse hier pour faire un point sur le covid-19.    
Pour suivre l'évolution de la situation sanitaire au fenua et pour “répondre à un certain nombre de questions”, le gouvernement a décidé d'organiser deux voire trois points presse par semaine. Jacques Raynal a insisté hier matin sur le fait que le coronavirus n'est pas “une infection d'une virulence extrême comme Ebola (…). La grippe tue beaucoup plus que peut, semble-t-il, tuer ce virus”. Le ministre a rappelé que le monde se rapproche de la pandémie ce qui, selon lui, va obliger tous les pays à prendre des mesures sanitaires aux frontières. Il souligne d'ailleurs que la Polynésie a de la “chance” car elle ne possède que deux portes d'entrée à savoir l'aéroport de Tahiti Faa'a et le port de Pape'ete.

​"L'institut Louis Malardé et l'hôpital se sont dotés de moyens d'analyse"

Jacques Raynal rappelle que des mesures ont été prises, avec notamment le contrôle des passagers, qui ont d'ailleurs été augmentés avec désormais un ciblage des pays de provenance de ces voyageurs. Le ministre a assuré que désormais, avec l'expansion de ce virus, ils sont dans “l'obligation de contrôler tous les vols”. Il ajoute que l'institut Louis Malardé et l'hôpital se sont dotés de moyens d'analyse pour pouvoir déterminer s'il y a ou non infection. Et que sur le plan “sanitaire primaire”, des structures d'isolement ont été mise en place. Ces structures sont dédiées aux personnes qui seraient “suspectes” ou qui auraient côtoyés ou viendraient d'un Pays “infecté”. Mais le ministre se veut rassurant, “on ne va pas se retrouver avec des milliers de morts”. Des mesures sont déjà en place, assure-t-il, “nous avons déjà des personnes qui sont en isolement. (…) d'ici la semaine prochaine, nous pourront disposer d'une structure isolée. Dans cette structure, il y a quatre chambres pour jusqu'à huit personnes”.

​Les contrôles des paquebots renforcés

Jacques Raynal et Nicole Bouteau ont précisé que les mesures de contrôle des paquebots ont été renforcées non seulement dans d'autres Pays, mais aussi au fenua. Et que toutes les escales prévues en Asie ont été annulées. “Les compagnies de croisière sont en étroite consultation avec les autorités sanitaires du monde entier”. Ces dernières ont désormais l'obligation de transmettre “une déclaration maritime de santé 48 heures avant leur arrivée” au fenua. Et d'ailleurs les deux ministres assurent que dorénavant aucun bateau de croisière n'aura de “dérogation pour faire escale dans d'autres îles que Tahiti avant d'arriver à Pape'ete.”  

Jacques Raynal, ministre de la Santé
“Toutes les mesures sont prises”
 
Qu'en-est-il des greffeuses chinoises en quarantaine ?
“Cela fait quelques jours que nous avons ces trois greffeuses (…) pour lesquelles nous avons mis en place des mesures que nous préconisons. Ce ne sont pas des personnes malades mais ce sont des personnes qui provenaient de Chine.”

Le retour des greffeuses était prévu ?
Elles sont arrivées à Narita à Tokyo avant que nous n'ayons mis en place les mesures de suspension des permis de travail. Etant à Narita, on a essayé de les joindre, et il paraissait très compliqué de leur interdire de reprendre l'avion. Et elles sont arrivées à Faa'a (…) Nous aurions pu faire une interdiction de séjour et un retour en Chine. Mais comme elles ne présentaient aucun signe avéré et que pour elle la sécurité c'était de les mettre ici en isolement, nous avons donc pris ces dispositions-là. Bien évidemment maintenant ce n'est plus possible de venir comme cela puisque nous avons, en accord avec la ministère du Travail, pris les mesures nécessaires pour arrêter le flux de ces 245 personnes qui sont en Chine actuellement (…) et qui ne pourront pas rentrer avant fin mars”.

On a l'impression que vous relativisez la gravité de ce virus ?
Je ne relativise pas la gravité de la maladie car il y a quand même eu des décès. Je tiens à relativiser l'émotion qui se développe dans le Pays et ailleurs dans le monde. Mais si on regarde bien et posément le développement de cette épidémie, et surtout le développement de la maladie en elle-même, on constate que ce n'est pas une maladie grave et gravissime dans la mesure où elle entraîne peu de décès. Certes elle entraîne des décès, mais bien moins que la grippe qui est une maladie un peu équivalente (…). Quand ce virus touche une personne qui est déjà fragilisée par une autre maladie cardiaque, pulmonaire ou des reins, elle peut entraîner le décès. C'est la raison pour laquelle toutes les mesures sont prises pour éviter la diffusion la plus importante de cette pathologie. Mais pour le cas où il y aurait un cas de coronavirus en Polynésie, —je redis qu'il n'y en a pas et que nous faisons tout pour qu'il n'y en ai pas–, et pour le cas où il y en aurait un, ce n'est pas pour autant que toute la Polynésie serait malade. C'est un virus qui se propage que par contact rapproché.”

Est-ce que la Polynésie est prête ?
“Bien sûr. La Polynésie est éventuellement un Pays qui a les moyens médicaux et les moyens financiers de mettre en place un certain nombre de mesures et c'est ce que nous avons fait depuis le début. Du confinement à l'hôpital c'est possible. On a tout ce qu'il faut. On a même quatre chambres avec pressions négatives. Et on peut libérer un certain nombre de chambres qui pourraient être mise à disposition et y mettre les[[P1]]url:#_msocom_1   conditions nécessaires à la prise en charge des patients.”

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Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 27 Février 2020 à 19:18 | Lu 3985 fois