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Coronavirus en Chine: les grandes lignes du rapatriement des Français se dessinent


Paris, France | AFP | mardi 28/01/2020 - On commence à connaître les grandes lignes du rapatriement des Français de Wuhan en Chine, épicentre de l'épidémie provoquée par un nouveau coronavirus: un premier avion rentrera en fin de semaine et un lieu d'accueil a été choisi pour isoler les premiers rapatriés.
Un avion atterrira "jeudi après-midi à Wuhan" et "devrait être de retour en France probablement vendredi, je ne peux pas savoir si c'est vendredi soir, vendredi dans la nuit ou samedi matin", a déclaré la ministre de la Santé Agnès Buzyn, mardi lors de ses voeux à la presse.
"Une équipe médicale accompagnera cet avion", a-t-elle dit.
Le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari avait auparavant évoqué sur CNews un premier rapatriement à la date de jeudi, avant la précision apportée par la ministre.
Selon Mme Buzyn, on estime qu'"entre 500 et 1.000 ressortissants français" sont potentiellement concernés par un rapatriement. Mais "tous ne veulent pas rentrer", a-t-elle toutefois nuancé.
"Plusieurs avions vont se succéder" pour ne pas mélanger des personnes potentiellement malades avec des personnes saines, a poursuivi Mme Buzyn.
Selon M. Djebbari, le vol qui rentrera en fin de semaine doit ramener "des personnes qui (...) ne présentent pas de symptômes". Un "second vol, dont les dates sont à déterminer", rapatriera ensuite les "personnes possiblement porteuses du virus", a-t-il ajouté.
Les rapatriés qui ne présentent pas de symptômes seront regroupés dans un lieu où ils devront rester en observation à l'isolement pendant 14 jours, durée maximale estimée d'incubation de la maladie. Cela permettra de vérifier s'ils ont été infectés par le virus.
"Nous avons identifié un lieu d'accueil en région parisienne", a précisé Mme Buzyn, selon laquelle il ne doit "pas être trop éloigné d'hôpitaux" au cas où l'une des personnes finisse par présenter des symptômes.
Les rapatriés qui présentent déjà des symptômes seront hospitalisés à leur retour.
 

- Des étrangers aussi -

 
Ce tri et la répartition des rapatriés dans les différents vols selon leur état de santé est réalisé en Chine. On ne sait pas encore si les retours se feront dans des avions militaires ou civils.
Selon la ministre de la Santé, c'est "le consulat sur place" qui est en train de recenser les expatriés qui veulent rentrer en France et ceux qui veulent rester en Chine.
"Certains ont des familles qui ne sont pas forcément des ressortissants français, donc il faut savoir si les familles veulent rentrer, si le gouvernement chinois accepte", a-t-elle dit, en indiquant que "tout cela est en cours de discussion avec les autorités chinoises".
Par ailleurs, certains Français sont rebutés par le fait "qu'il y a une mise en confinement de 14 jours à l'arrivée" et "ne souhaitent pas forcément rentrer dans ces conditions-là". "Nous attendons leurs réponses", a dit la ministre.
Enfin, des ressortissants européens pourraient profiter des avions français pour quitter la Chine.
"Un certain nombre de pays européens ont demandé à la France s'ils pouvaient rapatrier leurs ressortissants, sachant que certains en ont moins de 10", a déclaré Mme Buzyn.
"C'est le ministère des Affaires étrangères qui est en charge de travailler avec ces différents pays pour savoir comment nous nous répartissons (entre pays européens) le rapatriement de la totalité des ressortissants européens", a-t-elle poursuivi. 
"Évidemment, nous ne fermerons pas la porte de nos avions à des ressortissants étrangers s'ils le demandent et si nous en avons la possibilité", a-t-elle conclu, en soulignant que la France est sans doute le pays qui a "la plus grosse communauté" à Wuhan, pour "des raisons historiques de coopération avec cette ville".
Pour l'instant, la France compte sur son sol trois patients contaminés au nouveau coronavirus, qui avaient tous séjourné à Wuhan auparavant. L'un est hospitalisé à Bordeaux et les deux autres à Paris. Outre ces cas avérés, les cas suspects font l'objet de prélèvements qui sont testés pour savoir si le patient est ou non infecté.

le Mardi 28 Janvier 2020 à 05:56 | Lu 226 fois