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Coronavirus: couvre-feu levé en Martinique après une décision de justice


Fort-de-France, France | AFP | vendredi 16/05/2020 - Le couvre-feu a été levé vendredi en Martinique après une ordonnance de référé du président du tribunal administratif de Fort de France, qui a suspendu un arrêté préfectoral prolongeant le couvre-feu jusqu’au 2 juin 2020, a-t-on appris auprès du préfet et de source judiciaire.

Instauré depuis le 30 mars de 20h à 5h du matin par le préfet de Martinique, Stanislas Cazelle, le couvre-feu avait été modifié lundi dernier. La préfecture l'avait alors établi entre 21h et 4h du matin, et ce jusqu'au 2 juin. 

Saisi en urgence, le tribunal administratif de la Martinique, statuant en chambre des référés, a estimé que la mesure de couvre-feu n’était "pas justifiée par la situation sanitaire de la Martinique au jour de sa décision, qui se caractérise par 189 cas confirmés d’atteinte au Covid-19, une diminution à deux du nombre de patients hospitalisés en réanimation, et un nombre de sept cas positifs relevés sur l’ensemble de la Martinique au cours des sept derniers jours".

Dans un court communiqué vendredi, le préfet a déclaré avoir pris "acte de ce jugement et a décidé d'abroger cet arrêté. Le couvre-feu est donc levé à compter d'aujourd'hui en Martinique".

Le tribunal avait été saisi par quatre requérants, dont des restaurateurs qui avaient notamment recours à la livraison. Selon leur avocat, Me Jiovanny William, ils se sont adaptés aux mesures sanitaires mais "leur activité est interrompue à 21h". Un véritable manque à gagner pour ces entreprises déjà fragilisées par le confinement. 

"Pendant le confinement c'était nécessaire, confie Me William à l'AFP, mais nous sommes sortis du confinement, la Martinique est en zone verte et d'autres territoires ont abrogé le principe du couvre-feu". D'autant plus, ajoute-t-il, que "la Martinique est un bon élève dans l'application des gestes barrières. Il faut qu'on puisse travailler!". 

Parmi les demandeurs, il y avait aussi un citoyen qui dénonçait l'interdiction de la simple liberté d'aller et venir. Pour Me William, "cet arrêté a été pris sans concertation. C'est un arrêté infantilisant. On est assez grands pour respecter les règles".

le Lundi 18 Mai 2020 à 04:26 | Lu 200 fois