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Coronavirus : Le certificat médical pose encore problème


Tahiti, le 9 mars 2020 -  Le ministre de la Santé a annoncé ce matin qu'une liste de médecins est disponible pour les voyageurs embarquant à Los Angeles à destination du fenua. Par ailleurs, un système de double file sera proposé à l'arrivée à Tahiti-Faa'a pour permettre aux personnes n'ayant pas présenté de certificat médical de passer un examen. Jacques Raynal a cependant averti qu'il "faut s'attendre à une baisse du transport touristique".

Toujours aucun cas de coronavirus en Polynésie, et le ministre de la Santé, Jacques Raynal, a annoncé lors du rendez-vous bi-hebdomadaire avec la presse, qui s'est tenu ce matin à la présidence, que "des dispositions d'aménagement ont été prises" concernant le certificat médical tant décrié. En effet, une liste de quatre médecins qui proposeraient à Los Angeles aux voyageurs souhaitant se rendre en Polynésie des tarifs moins élevés que ceux habituellement pratiqués a été élaborée. Selon le ministre, une liste équivalente pour les personnes embarquant à San Francisco serait également en cours d'élaboration.

Des examens médicaux à l'arrivée à Tahiti

Le ministre de la Santé a expliqué qu'un dispositif sera mis en place à l'aéroport de Tahiti Faa'a dès aujourd'hui pour les personnes n'ayant pas de certificat médical. En effet, deux files d'attente seront proposées à l'arrivée à l'aéroport de Tahiti-Faa'a. La première accueillera les passagers ayant pu se munir d'un certificat médical ; la deuxième, ceux qui n'ont pas pu en faire un. Une fois arrivées, les personnes munies d'un certificat médical passeront un simple contrôle de température, présenteront leur fiche sanitaire et pourront quitter l'aéroport sans plus de démarches à effectuer. Les personnes n'ayant pas présenté de certificat médical à l'embarquement vers Tahiti devront passer un examen médical à l'arrivée au fenua, avant de sortir de la zone sous douane. Cet examen consistera en un simple entretien avec le médecin et sera suivi par la prise de température des voyageurs. Si l'examen s'avère normal, la sortie de l'aéroport sera autorisée. Dans le cas contraire, la personne diagnostiquée sera mise à l'isolement pour 14 jours, sous surveillance médicale. Selon la ministre du Tourisme, Nicole Bouteau, "Aéroport de Tahiti est en train de travailler à l'organisation des deux files nécessaires à la mise en place de ce dispositif pour que ce soit opérationnel au plus tôt".

"Pas de signe de maladie infectieuse"

"Il y a eu une ambiguïté que nous avons peut-être créée au départ", a concédé Jacques Raynal. En effet, le Pays demandait à ce que les certificats médicaux présentés à l'embarquement pour Tahiti-Faa'a attestent que le voyageur "n'avait pas de signe de coronavirus". Le ministre l'a assuré : "Ce n'est pas ce qu'on a voulu dire". Il a expliqué que pour déceler des signes de coronavirus, un test particulier devait être effectué. "Et même ce test n'est pas probant puisqu'il y a une période d'incubation durant laquelle le virus n'est pas décelable". Jacques Raynal a donc précisé les préconisations du Pays : "Il est demandé aux médecins d'attester que le jour de l'examen (...) il n'a pas été décelé de maladie infectieuse en cours d'évolution". Les signes de ces maladies peuvent être "la toux, la fièvre ou le nez qui coule", ce qui est problématique. En effet, la grippe s'est intensifiée ces derniers jours et a donc impacté les examens. Le ministre de la Santé a d'ailleurs annoncé que "sur la quarantaine de tests que nous avons eus à faire, beaucoup sont revenus positifs à la grippe A".

"Une année très difficile" pour le tourisme

Par ailleurs, le ministre de la Santé a annoncé avoir reçu des plaintes des représentants hôteliers qui estiment que les mesures prises par le Pays sont trop drastiques. Selon lui, la faute n'est pas aux préconisations du Pays, mais "plutôt au contexte d'épidémie qui s'étend progressivement". Néanmoins, le ministre s'est engagé à répondre directement aux professionnels qui lui ont écrit en leur expliquant que "le gouvernement n'a pas du tout l'intention de mettre en péril l'économie des structures hôtelières, mais plutôt de les protéger". Il ne cache pas cependant qu'il "faut s'attendre à une baisse du transport touristique". Nicole Bouteau a quant à elle confirmé l'impact certain de l'épidémie du Covid-19 sur l'industrie touristique : "Cette année va être difficile pour l'industrie touristique mondiale, et la Polynésie française sera concernée puisque c'est notre première industrie".

le Lundi 9 Mars 2020 à 14:33 | Lu 4575 fois