Tahiti Infos

Consommation et investissement restent en panne


PAPEETE, le 29 décembre 2014. "Les quelques signes encourageants pour l’économie polynésienne viennent du tourisme, des produits perliers et du BTP", indiquent l’Institut de la statistique de la Polynésie française. "L’impact sur l’emploi n’est pourtant pas encore visible, avec une consommation des ménages atone malgré la reprise des achats de produits automobiles."



"Les recettes des produits locaux exportés de janvier à septembre 2014 sont en hausse sur un an (+ 13 %), excepté pour la nacre et la bière", indique l'Institut de la statistique de la Polynésie française.

La valeur des exportations de poissons augmente de 10 % malgré des volumes en hausse de 21 % ; les ventes de poissons entiers, moins rémunérateurs que les filets, ont porté la croissance des exportations de poissons en 2014. Ce type de préparation est principalement vendu aux États-Unis.

Les recettes de la vanille sont au plus haut depuis trois ans, grâce à des volumes exportés en hausse et un prix élevé (20 000 Fcfp/kilo), note l'ISPF.

La perle de culture brute bénéficie d’un prix en hausse qui se maintient légèrement au-dessus des 1 000 Fcfp par perle depuis le premier trimestre 2013, excepté au cours du deuxième trimestre de chaque année, le seul au cours duquel il n’y a pas de vente aux enchères internationale.

"Première ressource propre du territoire devant la perle et le poisson, le secteur du tourisme se porte mieux avec des indicateurs en hausse par rapport à 2013" , met en avant l'ISPF. "La fréquentation touristique augmente, essentiellement grâce aux croisiéristes, et donc au marché nord-américain. La hausse du nombre de métropolitains est plus timide, tandis que le nombre d’Italiens est en baisse. De même, les Japonais sont moins nombreux à visiter nos îles ; la hausse du nombre de touristes chinois compense cette baisse pour l’ensemble du marché asiatique."

Malgré une nette hausse du tourisme terrestre payant, le nombre de chambres vendues par les hôtels internationaux progresse peu, tandis que l’offre en chambre diminue, d’où une progression du coefficient moyen de remplissage et du revenu moyen par chambre.

Si la demande extérieure bénéficie d’un léger regain, en particulier celle des États-Unis, la demande interne demeure morose.

"En effet, les importations civiles sont stables par rapport aux trois premiers trimestres 2013, aussi bien en valeur qu’en volume", analyse l'ISPF. "Cette stabilité masque des évolutions contrastées. Une tendance à la hausse se dessine depuis quelques mois sur les importations de produits de l’industrie automobile et, dans une moindre mesure, les produits alimentaires. Quant aux importations de biens d’équipement, elles progressent de 5 % (hors import exceptionnel d’un avion ATR en juillet 2014), entraînées par les achats d’éléments et de machines pour la construction. De même, la hausse du volume de biens intermédiaires importés ne bénéficie qu’à des matériaux en lien avec le BTP (bois, plaques isolantes). "

Enfin, l’importation de biens d’équipements en rapport avec les activités de la construction est repartie en hausse depuis quelques mois, grâce aux projets d’infrastructure en cours (éléments et machines pour la construction).

"Ce résultat est en phase avec le climat des affaires dans le BTP qui s’améliore nettement en 2014 (cf. enquête IEOM)"
, analyse l'ISPF. "Toutefois, concernant les importations de matériaux comme le ciment et le bitume, elles repartent à la baisse au cours du troisième trimestre après une hausse au cours du premier semestre. )"

Les importations de biens de consommation (non alimentaires), principalement destinées aux ménages, sont stables. La nette baisse de la valeur des importations de produits énergétiques (- 9,3 %) vient contrebalancer la hausse des autres groupes de produits. La diminution des volumes (- 3 %), que ce soit pour l’essence, le gazole, le fioul ou les carburéacteurs, traduit une baisse de la consommation. Parallèlement, les ventes de voitures continuent leur progression ; les nouvelles immatriculations augmentent de 10 %, et les transferts sur le marché de l’occasion de 7 %.

Ainsi la consommation des ménages
demeure atone comme le confirme le chiffre d’affaires des commerces de détail en baisse de 2 % entre les premiers semestres 2013 et 2014 (- 2,4 % hors inflation). Pour l’ensemble des entreprises, le chiffre d’affaires diminue de 1,7 %, avec un repli pour les activités de transport (aérien de passagers), les commerces, et les industries de gestion des déchets. Les activités du « BTP et annexes » sont les rares dont le chiffre d’affaires progresse sur la période ; + 10 % pour la construction, + 53 % dans la fabrication de matériel de transport, + 57 % pour les activités immobilières.

Toutefois, ce rebond du chiffre d’affaires dans la construction bénéficie essentiellement aux activités des travaux publics (+ 21 %) qui concentrent les deux-tiers de la hausse, contre un-quart pour le gros œuvre (+ 8 %). Les effectifs salariés continuent de diminuer en 2014, mais à un rythme plus lent que les années précédentes ; le nombre de salariés à fin juin diminue pour la sixième année consécutive, à 60 330 salariés (- 0,5 %), et 300 salariés de moins qu’il y a un an. Paradoxalement, alors que l’activité repart dans le BTP, les effectifs salariés de ce secteur continuent de diminuer (- 152) ; dans les travaux publics ils augmentent de 4 % (50 personnes), tandis que dans le gros œuvre et le second œuvre ils diminuent respectivement de 9 % (- 160 personnes) et 2 % (- 30). Le commerce a perdu 136 salariés et la restauration 110. Les off

le Lundi 29 Décembre 2014 à 09:51 | Lu 912 fois