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Communiqué de « TE HITI TAU API », Enrique « Quito » BRAUN-ORTEGA



Accusés, vous avez la parole !

L'actualité judiciaire pourrait sembler anachronique à bien des égards tant les procès récents (Haddad-Flosse pour l'affaire OPT; Flosse & Cie pour les emplois fictifs) ont trait à des faits qui remontent à près de 17 ans.
Heureusement, les « QPC » sont là pour nous en rappeler le caractère contemporain : instaurée par la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 et précisée par la loi organique du 10 décembre 2009, la question prioritaire de constitutionnalité est entrée en vigueur le 1er mars 2010; elle institue un contrôle de constitutionnalité a posteriori.
Carte de la dernière chance pour les prévenus et leurs avocats, la QPC a pour avantage direct de surseoir au démarrage effectif du procès par l'analyse qu'elle impose de son fondement, en théorie.
En effet, la rapidité avec laquelle le Tribunal a rendu son avis sur la recevabilité des QPC soulevées dans chacune de ces deux affaires, écarte ces « jokers » et lève l'omerta qui sévissait jusqu'alors : « Accusés, vous avez la parole ! »

Gouvernance, vous avez dit gouvernance ?
L'affairisme et la compromission, voire la corruption, ont fait le lit de toute une génération d'hommes et de femmes politiques, domestiqués par une manne financière abondante.
Ces derniers, se gargarisant de l'intérêt général, ont asservi la population au service de leurs intérêts particuliers.
Seule condition pour faire parti « du milieu », hormis une appétence prononcée pour la « banane plantain » : respecter le code d'honneur des pirates.
Chaque audience du tribunal sur les cas précités voit défiler sa cohorte d'ex-généraux et d'obligés, chacun portant sur le visage les stigmates du déni et de l'incompréhension, pétri d'injustice face à ce qui est vécu comme de l'ingratitude.
Et pourtant, il existe des règles de gestion des deniers publics, celles-ci sont inscrites dans le marbre de la Loi et nul n'est censé l'ignorer.

L'affaire OPT n'était que la partie visible d'un « Fe'i immergé » : après s'être vu octroyer le marché publicitaire de l'annuaire téléphonique de l'OPT dans des conditions discutables (source Tahiti Pacifique Magazine, octobre 2012), le patron du groupe 2H (M. Hubert Haddad) faisait remettre chaque mois près d'un million de FCFP en liquide à l'homme fort d'alors, M. Gaston Flosse.
Ces sommes furent versées plusieurs années durant allant jusqu'à atteindre près de 140.000.000 de FCFP au total !
Bel exemple de réussite pour nos jeunes !

Le « Fe'i » c'est bon pour les « affaires » !
Mais un « Fe'i » peut en cacher un autre : c'est en creusant les comptes de l'Office que les juridictions compétentes ont constaté bien pire encore.
En effet, foulant aux pieds la dignité -manifestement perdue- de l'établissement, nos bienpensants "bienséants" qui se sont agrippés, tels des parasites, tant à la direction qu'au conseil d'administration, ont fini de lacérer ses comptes les laissant exsangues : en contrepartie de gros pots de "miel", chacune de nos abeilles gloutonnes a fermé les yeux sur le refus volontaire du groupe 2H de verser les recettes publicitaires récoltées dans le cadre du marché de l'annuaire téléphonique.
Un « Fe'i » pouvant en cacher un autre, on ne s'étonnera plus de constater l'achat par l'OPT d'un immeuble (Shangrila) au groupe 2H au double de son prix : acheté à 180 millions de FCFP et revendu à 335 millions de FCFP malgré 423 millions de FCFP de créances à recouvrer sur l'intéressé (source TPM, octobre 2012).
Bel exemple d'intégrité pour notre jeunesse !

À force de procès, d'investigations et de rapports (de la Chambre Territoriales des Comptes notamment), on finit par comprendre que ce n'est pas un ni deux « Fe'i » dont on a palpé la partie émergée. C’est en réalité tout un « régime de Fe’i » qui se dévoile dans ces affaires judiciaires dont "l'emboîtement" est comparable à celui des poupées russes !
En effet, le procès sur les emplois fictifs consacre ces dérives dignes d'une république bananière : de plaidoiries en arguties, on ne retiendra qu'une chose.
C'est vraiment du "joli" !

L’Histoire n'est pas un éternel recommencement !
Il importe désormais, pour les jeunes générations appelées à confier les rênes de leur Fenua à une nouvelle équipe dès 2013, de comprendre ce qui s'est passé pour poser les bases -saines- d'un Nouveau Projet de Société dont le socle préservera notre Fenua de toutes récidives.
Réminiscence affective empreinte de nostalgie pour certains, imposant le devoir de mémoire pour d'autres, il est certain que, vue de l'extérieure, la chronique judiciaire de ces dernières semaines jette l'opprobre sur notre Collectivité Territoriale.
Exhumer ce pan de l'Histoire de notre Fenua pour l'aider à exorciser ses vieux démons (corruption, clientélisme, favoritisme, népotisme, assistanat, incompétence, etc.) est un mal nécessaire.

Aujourd'hui, il existe d'autres alternatives que celles de réélire « Ali Baba » et ses complices, de monter sur l'arche des « Tavana » qui prend l'eau avant d'avoir quitté son mouillage, pire encore de repartir pour un tour de manège -désenchanté- avec la bande des « Bleus » à OT.
Il y a « TE HITI TAU API », le choix sans concession de l’intégrité, de la compétence, de la rigueur et de la crédibilité pour enfin servir l’intérêt général de notre Fenua.

Enrique « Quito » BRAUN-ORTEGA
Président
« TE HITI TAU API »



Rédigé par () le Dimanche 11 Novembre 2012 à 06:30 | Lu 1308 fois