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Cohn-Bendit hors jeu pour le remaniement, Macron fait sa rentrée


Paris, France | AFP | lundi 03/09/2018 - Exit Daniel Cohn-Bendit. Mais les spéculations vont toujours bon train lundi quant au nom du successeur de Nicolas Hulot, et à l'application ou non de l'impôt prélevé à la source, alors que le président Emmanuel Macron fait sa véritable rentrée aux côtés de collégiens. 

Le chef de l'Etat est à Laval, en Mayenne, lundi, pour son premier déplacement en région depuis son retour de vacances. Accompagné notamment du ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, il a assisté lundi matin à la rentrée de collégiens. Il doit rencontrer ensuite les élus locaux, soucieux de soigner une popularité en berne.
Qui pour succéder à Nicolas Hulot ? Le remplacement du ministre de la Transition écologique s'accompagnera-t-il d'un remaniement plus étendu ? Autre problème à résoudre au tableau noir de l'Elysée : le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu, objet de déclarations contradictoires ces derniers jours, entrera-t-il en vigueur comme prévu au 1er janvier ?
Une semaine après la démission brutale de Nicolas Hulot, la journée de mardi s'annonce cruciale, avec l'annonce attendue du remaniement et une réunion sur le prélèvement à la source, avec le Premier ministre Edouard Philippe et Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics.
"Compte tenu de ce que Nicolas Hulot incarnait, cela va être compliqué de faire un simple remaniement poste pour poste. Je suis pour qu'on opère un rééquilibrage même a minima sachant que ce gouvernement portera sans doute le fer jusqu'aux élections européennes", estime ténor et député de la majorité LREM, sous couvert d'anonymat.  
Du côté de l’Élysée et de Matignon, c'est le mutisme total sur un remaniement éventuellement plus large du gouvernement, qui se réunira mercredi en séminaire de rentrée.
Seule certitude à ce jour: ce ne sera pas Daniel Cohn-Bendit, donné favori en fin de semaine dernière, qui remplacera M. Hulot. Cette autre figure de l'écologie politique a annoncé dimanche que la décision avait été prise "d'un commun accord" avec Emmanuel Macron.
"Ca s’est joué samedi", lors d'un entretien téléphonique de plus d'une heure avec le président, a dit l'ex-eurodéputé écologiste M. Cohn-Bendit lundi sur France Inter.
Selon lui, le chef de l'Etat est "d'accord" pour dire "visiblement on n’a pas fait assez attention pour accélérer le rythme" en matière écologique. "Le débat maintenant", c'est "comment réorganiser le fonctionnement du gouvernement", "cette culture traditionnelle de la gouvernance".
 

- "Pas de décision à la légère" -

 
Comme la veille, Daniel Cohn-Bendit a encore fait l'apologie de ses favoris : Pascal Canfin, président du WWF France, qui, selon lui "a un pragmatisme rigoureux". Et Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat et ancienne négociatrice pour la France lors de la COP21 qui "a l'intelligence et l’expérience de la négociation".
Parmi les autres candidats potentiels figurent la députée de la majorité Barbara Pompili, le secrétaire d’État à la Transition écologique Sébastien Lecornu, l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy Chantal Jouanno ou le président de l'Assemblée nationale François de Rugy.
Invité lundi d'Europe 1, M. Lecornu s'est refusé à tout commentaire, se bornant à se dire "heureux de faire ce qu'(il fait) aujourd'hui".
Quant au prélèvement à la source qui doit entrer en vigueur début 2019, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a réitéré son opposition à ce système. "L'employeur n'a pas à connaître les revenus du foyer fiscal de son employé", a-t-il critiqué lundi sur France Info, plaidant pour "une mensualisation généralisée".
Le président devrait réclamer mardi à Gérald Darmanin, qui a défendu tout le week-end la réforme qu'il pilote, des garanties solides.
Emmanuel Macron, au plus bas dans les sondages, a jeté le doute jeudi, affirmant attendre "des réponses précises" avant de "donner une directive finale" sur l'avenir de cette réforme.
"Tous les indicateurs qui viennent du ministère à Bercy nous disent que le système est prêt mais il ne s'agit pas de prendre la décision à la légère", a estimé le député LREM et mathématicien Cédric Villani sur CNews".

le Lundi 3 Septembre 2018 à 04:21 | Lu 241 fois