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"Ce serait Chirac, il aurait effacé les 74 milliards de dette"


Tahiti, le 30 juillet 2021 - L'ancien président du Pays, Gaston Flosse, a réagi dans un communiqué à la visite officielle du Président de la République Emmanuel Macron. Dans un communiqué à l'en-tête du Amuitahira'a o te Nuna'a Maohi, il tance les annonces du chef de l'Etat notamment sur la solidarité nationale et le projet aquacole de Hao.
 
Le président du Tahoera'a huiraatira, Gaston Flosse, a réagi lui-aussi à la visite officielle du Président de la République, Emmanuel Macron, d'abord sur le plateau de Polynésie la 1ère jeudi soir, puis dans un communiqué diffusé vendredi à l'en-tête du Amuitahira'a o te Nuna'a Maohi. L'ancien président se disant "déçu" par le voyage du chef de l'Etat "pour deux raisons" et "protestant contre certaines de ses annonces".
 
Premier motif de "déception", Gaston Flosse estime qu'Emmanuel Macron n'a pas été assez "rassembleur" en affichant sa proximité avec le Tapura d'Edouard Fritch, et en "écartant l'opposition". Pour le leader orange, le chef de l'Etat n'a pas été à la rencontre des Polynésiens "qui souffrent de la crise, qui ont perdu leur salaire" : "Il a creusé la gouffre entre Paraita ma d'en haut et Tihoni ma d'en bas". Deuxième cause de l'amertume de Gaston Flosse, la solidarité nationale qui n'a pas été au rendez-vous, malgré les annonces contraires du Président de la République. Pour l'ancien président du Pays, les tests et vaccins, la réserve sanitaire et les lits pour les urgences ne sont pas assez. Gaston Flosse insiste sur le fait que l'octroi d'un second prêt de 30 milliards n'aura pour effet que d'endetter le Pays à hauteur de 58 milliards en un an, et que le chef de l'Etat aurait dû annoncer la transformation en subvention de l'ensemble des PGE octroyés aux entreprises polynésiennes. "Ce serait Chirac, il aurait effacé les 74 milliards de dette du Pays et des entreprises", écrit Gaston Flosse.
 
Flosse défend le projet de Hao
 
Enfin, le leader autonomiste "proteste" vivement contre les critiques faites par Emmanuel Macron contre le projet aquacole chinois de Hao. Défenseur de ce dossier qu'il avait repris au gouvernement Temaru en 2013, Gaston Flosse rappelle le montant de l'investissement avancé à l'époque de 150 milliards et les garanties obtenues sur l'emploi des Polynésiens et la formations de futurs cadres locaux. "Si nous revenons en 2023 nous ouvrirons cette ferme aquacole, sauf si le Président Macron fait venir des investisseurs métropolitains, parmi ses amis banquier cela devrait être facile", promet-il.
 
Sur le nucléaire enfin, Gaston Flosse rappelle que Jacques Chirac avait déclaré dès 2003 que la France avait une "dette" envers la Polynésie, pérennisant le versement de 18 milliards de Fcfp par an à la collectivité sur ce motif. "Rien de nouveau", estime l'ancien président.
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Vendredi 30 Juillet 2021 à 22:19 | Lu 4754 fois