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CHPF : un seul syndicat reste en grève


Seul le syndicat des praticiens hospitaliers n'a pas signé le protocole d'accord ce jeudi.
Seul le syndicat des praticiens hospitaliers n'a pas signé le protocole d'accord ce jeudi.
PAPEETE, le 12 février 2015. Cinq des six syndicats étant en grève depuis jeudi matin au CHPF ont signé hier midi un protocole d'accord. Non signataire, le syndicat de praticiens hospitaliers doit se réunir ce vendredi matin.


Alors que la grève débutait jeudi matin à l'hôpital de Taaone, les représentants des syndicats du personnel ont été reçus par le vice-président. Nuihau Laurey leur a de nouveau formulé les propositions qui leur avait été adressées par le gouvernement ce mercredi. Il a notamment rappelé la proposition de transformer l'avance de trésorerie faite par le Pays en « emprunt à moyen terme ». Ce premier courrier n'avait pas convaincu les syndicats puisque la grève était effective depuis ce jeudi matin au CHPF.

Après la rencontre avec le vice-président, les syndicats sont sortis visiblement divisés sur la suite à donner au mouvement de grève. Ils se sont réunis au CESC avant que cinq syndicats sur six ne signent le protocole d'accord avec la vice-président et le directeur du CHPF. Le seul à ne pas avoir signé est le syndicat des praticiens hospitaliers (SPHPF). « Les termes utilisés pour qualifier nos demandes sont tout à fait déplacés par rapport à nos besoins médicaux », a commenté Marc Levy, du SPHPF (lire ci-dessous).

Le préavis de grève déposé par les syndicats contenait cinq points de revendication. D’abord, ils demandaient la « compensation sur le premier semestre » de la baisse de 600 millions de Fcfp de la dotation globale de fonctionnement. Sur ce point, les syndicats n'ont pas obtenu de réponse favorable du gouvernement. Pour celui-ci, comme il l'avait expliqué dans son courrier aux représentants du personnel du CHPF mercredi, «les autres recettes de fonctionnement du CHPF sont en hausse (évolution 2008-2015) ». Par conséquent, « ceci ne remet pas en cause la possibilité pour le CHPF de maintenir un outil de travail conforme aux bonnes pratiques ».


« Une subvention exceptionnelle de 111 millions de Fcfp »

Autre point évoqué par les grévistes, la question du remboursement de l'avance de trésorerie faite en 2013 par le Pays d'un montant d'un milliard de Fcfp. L'établissement de santé devait payer 111 millions de Fcfp d'intérêts. Sur ce point, le vice-président à décider d'inscrire une subvention exceptionnelle d'un montant de 111 millions de Fcfp lors du prochain collectif budgétaire. Quant à l'avance, celle-ci devrait être transformée en emprunt à moyen terme pour permettre son remboursement.

Au sujet du problème de vétusté du matériel
souvent évoqué par les représentants du personnel du CHPF, un conseil d’administration extraordinaire sera convoqué avant la fin du mois de mars, précise le protocole d'accord. Un plan pluriannuel d'investissement triannuel (2015-2017) devra alors être défini. Le but est de « renouveler et moderniser l’outil de travail du CHPF ».
Les médecins du SPHPF doivent se retrouver ce vendredi matin au CHPF pour une assemblée générale. Pour Marc Levy, le mécontentement bloque principalement sur l'absence de compensation de la baisse de la dotation globale de fonctionnement.

Nuihau Laurey, vice-président du Pays : « Le CHPF a la possibilité de fonctionner correctement toute l'année »

« Le gouvernement souhaite que l’hôpital fonctionne le mieux possible. Nous avons proposé des mesures dans ce sens. Certes la dotation globale de fonctionnement avait diminué de 600 millions pour l’exercice mais, sur les cinq derniers exercices, l'ensemble des recettes affectées au CHPF a été en augmentation. Nous pensons que dans ce contexte le CHPF a la possibilité de fonctionner correctement toute l'année. J'ai par contre demandé que le directeur de l'établissement soit associé à toutes les discussions sur l’élaboration des budgets de la PSG qui débuteront probablement
au mois de juin-juillet »

Marc Levy, président du Syndicat des praticiens hospitaliers de Polynésie française : « Ce n'est pas du luxe ou des caprices »

« On ne peut pas parler de luxe ou de top niveau quand on a un seul scanner qui est tombé 43 jours en panne en 2014 et dont on n'est pas sûr qu'il pourra fonctionner tous les jours en 2015. On n'est pas sur du luxe ou des caprices. Les termes utilisés pour qualifier nos demandes sont tout à fait déplacés par rapport à nos besoins médicaux. Si les personnes qui prenaient ces décisions étaient confrontées elles-mêmes à des urgences médicales, elles réagiraient différemment. Si on dit aux médecins vous ne soignez pas tel type de malade alors on évacue certains patients car on ne peut pas les soigner mais ce n'est pas à nous de faire ces choix. Maintenant si les patients viennent, on ne peut pas leur dire on ne va pas vous soigner comme en métropole, ce n'est pas possible.




Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 12 Février 2015 à 16:53 | Lu 1256 fois