Tahiti Infos

Brésil : indignation après la mort d'un Noir roué de coups par des agents de sécurité


Brasilia, Brésil | AFP | vendredi 20/11/2020 - La mort, jeudi soir, d'un homme noir battu par des agents de sécurité blancs dans un supermarché du groupe Carrefour à Porto Alegre (sud) a déclenché une vague d'indignation au Brésil, qui célèbre ce vendredi la Journée de la conscience noire.

Une vidéo enregistrée par un témoin, diffusée par les médias et sur les réseaux sociaux, montre le moment où Joao Alberto Silveira Freitas, 40 ans, est frappé de multiples coups de poing au visage par un des agents tandis que l'autre le maintenait.

Sur d'autres images on voit les secours effectuant un massage cardiaque à l'homme allongé devant une entrée du supermarché et qui est mort sur place.

Selon la police militaire, M. Freitas a menacé un employé du supermarché qui a appelé les agents de sécurité. 

Les deux agresseurs ont été arrêtés. L'un d'eux est un policier militaire qui travaille pour la compagnie de sécurité privée en dehors de ses heures de service.

La filiale brésilienne du groupe Carrefour a regretté la "mort brutale" de M. Freitas et a déclaré qu'elle prendrait "les mesures appropriées pour tenir responsables les personnes impliquées dans cette affaire criminelle".

Cet événement tragique a déclenché l'indignation sur les réseaux sociaux et sera au centre des rassemblements prévus pour ce vendredi à l'occasion de la Journée de la conscience noire, jour férié dans plusieurs Etats.

"Tous les jours, la structure raciste de ce pays nous apporte la brutalité comme seule règle", a écrit sur Twitter Raull Santiago, un militant des droits de l'homme très actif dans les favelas de Rio.

"On dirait qu'il n'y a pas d'issue. Même le jour de la conscience noire", se désolait Richarlison, l'attaquant métis de la Seleçao qui évolue à Everton (1ere division anglaise). "Ils ont tabassé à mort un homme noir devant les caméras. La violence et la haine ont perdu toute pudeur", a-t-il ajouté, égrainant les noms des Brésiliens Joao Pedro, 14 ans, et Evaldo Santos, un musicien de 51 ans, ainsi que celui de l'Américain George Floyd, faisant référence à d'autres hommes noirs morts des suites de violences policières.

Au Brésil, le dernier pays des Amériques à avoir aboli l'esclavage, en 1888, plus de la moitié des 212 millions d'habitants sont noirs ou métis.

Selon l'"Atlas de la violence" paru en août dernier, le nombre des meurtres de Noirs a augmenté de 11,5% entre 2008 et 2018, tandis que chez les non-Noirs il a diminué de 12,9%.

le Vendredi 20 Novembre 2020 à 05:28 | Lu 707 fois