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Bernard Travaux attaque le marché du bitumage à Moorea


PAPEETE, 10 juillet 2019 - La société Bernard Travaux Polynésie saisit la justice en référé afin d’ordonner à la Polynésie française de reporter la signature d’un marché à bons de commande pour l’entretien des routes territoriales de Moorea et Maiao. Cette mission pourrait être confiée à la société Boyer, pour plusieurs années. 

La société Bernard Travaux Polynésie saisit la justice en référé précontractuel en vue d’ordonner à la Polynésie française de reporter la signature du marché de "travaux de revêtement de chaussées, d’aménagement et tous travaux connexes de purges localisées, de reprofilage, d’assainissement pluvial, de réseaux, sur diverses routes territoriales de Moorea et Maiao", en passe d’être accordé à la société concurrente Boyer. 

L’audience est programmée le 19 juillet à 10 heures, sous la conduite du président du tribunal administratif, Jean-Yves Tallec.  

Le marché à bons de commande mono-attributaire au cœur du litige a fait l’objet d’un appel public à la concurrence publié en janvier 2019. Il porte sur l’entretien du réseau routier de l’île de Moorea. Le  montant prévisionnel des travaux de bitumage identifiés pour 2020 est de l’ordre de 300 millions de Fcfp. Une fois conclu ce marché de travaux publics engagera le Pays pour 4 ans avec l’attributaire et selon toute vraisemblance la société Boyer.

Selon nos informations, la proposition de la société Bernard Travaux Polynésie pour ce marché a été éliminée, de même que celles des sociétés J-L Polynésie et Interoute, par décision de la Direction de l’équipement (DEQ) rendue le 20 juin dernier. Une élimination que la société BTP demande aussi au juge des évidences d’annuler en enjoignant le Pays de réintégrer son offre.

Mais il semble qu’une fois encore, l’offre de cet opérateur traditionnel sur le marché polynésien du bitumage n’ait pas été conforme au cahier des clauses techniques particulières du marché. En cause : un bitume de classe 60/70, trop mou, alors que la DEQ souhaite aujourd’hui un produit de classe 50/70, plus dur et résistant (donc moins sujet à nids de poule).

Une précédente offre de la société BTP avait déjà été retoquée par le Pays, mi-2017, avec celles des sociétés J-L Polynésie et Poly-goudronnage. Le marché en cause était celui de l’entretien des routes territoriales de Tahiti. Ce marché à bons de commande d’une valeur estimée de 3 milliards de Fcfp sur trois ans avait été confié à la société Boyer, un concurrent nouveau venu à l’époque dans le cercle très fermé du noir, en Polynésie. 

Les plaignants avaient été déboutés en référé précontractuel, puis 11 mois plus tard, en mai 2018, par un jugement sur le fond du tribunal administratif, pour cause d’offre déjà non conforme aux prescriptions du cahier des clauses techniques particulières "puisque le groupement proposait un bitume de classe 60/70 (…) moins adapté au climat tropical et qu’il constituait une part importante des travaux à réaliser".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 10 Juillet 2019 à 14:18 | Lu 4726 fois