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Avec Rugy au gouvernement, le "perchoir" est libre pour Richard Ferrand


Paris, France | AFP | mardi 04/09/2018 - Le départ de François de Rugy de l'Assemblée pour le gouvernement libère le "perchoir" pour Richard Ferrand, très proche d'Emmanuel Macron et actuel chef de file des députés marcheurs, qui attendait ce poste pour la mi-mandat fin 2019.

L'élection, qui pourrait voir d'autres candidats de divers bords se présenter, devrait avoir lieu dès mercredi prochain, à l'ouverture de la session extraordinaire de septembre, selon une source parlementaire.
"Je souhaite que le Président @RichardFerrand soit le prochain Président de l’@AssembleeNat", a tweeté l'un de ses fidèles, le député et premier questeur Florian Bachelier, dès la nomination de M. de Rugy, un "marcheur" issu des rangs écologistes.
"#Rugy exfiltré du #Perchoir. L’écologie va-t-elle y gagner? La voie est libre désormais pour #Ferrand! Le jeu des chaises musicales se poursuit", a raillé le LR Philippe Gosselin.
Situation paradoxale: l'inimitié entre Richard Ferrand et François de Rugy était notable mais le premier a pu pousser à la promotion du second.       
M. Ferrand, élu du Finistère de 56 ans, n'a jamais caché son souhait de devenir le quatrième personnage de l'Etat et devrait rendre publique rapidement sa candidature, selon son entourage. Et le prétendant LREM au "perchoir" sera désigné officiellement lors du séminaire de rentrée du groupe, prévu lundi et mardi à Tours.
Au programme du prochain président de l'Assemblée: la poursuite des chantiers de "transformation" de l'institution initiés par François de Rugy, la gestion avec le gouvernement d'un ordre du jour très chargé et aussi les relations avec les différents groupes politiques, parfois compliquées pour l'ex-président avec notamment les Insoumis.

 

- Quel chef de file LREM ? -

 
Si l'hypothèse Ferrand se concrétisait, les jeux seraient ouverts pour lui succéder à la tête des 312 députés LREM - une fonction stratégique mais souvent ingrate.   
"Vous croyez que le rêve de sa vie était d'être président de groupe?", lâchait il y a quelques semaines un élu LREM.
"Dire que j'y prends du plaisir, oui, que c'est intéressant, oui, que c'est agréable, oui, parfois frustrant, oui", reconnaissait alors l'intéressé.
M. Ferrand, brièvement ministre de la Cohésion des territoires au début du quinquennat, avait été contraint de démissionner du gouvernement après avoir été mis en cause dans une affaire immobilière liée aux Mutuelles de Bretagne. L'information judiciaire ouverte à Paris pour "prise illégale d'intérêts" a été récemment dépaysée à Lille.
L'ancien socialiste rallié de la première heure à Emmanuel Macron avait alors été élu à la quasi-unanimité le 24 juin 2017 par les députés macronistes à leur présidence.
"Il a un fort caractère et en même temps il est là parce qu'il a ce fort caractère", soulignait une "marcheuse", pour qui "tenir un groupe de 300 personnes qui viennent d'horizon asymétriques, je ne sais même pas si c'est réalisable".
Au-delà de ce rôle de tenir un groupe où quelques figures de frondeurs commencent à émerger, M. Ferrand était revenu cet été sur le devant de la scène du théâtre parlementaire comme rapporteur général de la révision constitutionnelle. Ce projet qui a déjà du plomb dans l'aile pourrait souffrir de son départ.
Pour la présidence du groupe majoritaire, "il y a beaucoup plus de concurrence à attendre mais Gilles Le Gendre (vice-président et porte-parole du groupe) apparaît comme le successeur naturel", d'après une source parlementaire. Parmi les autres candidats potentiels figurent Aurore Bergé, Cendra Motin et encore Yaël Braun-Pivet.

le Mardi 4 Septembre 2018 à 03:54 | Lu 276 fois