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Autosaisine sur les violences intrafamiliales


Tahiti, le 24 octobre 2025 – Une autosaisine sur les violences intrafamiliales proposée par Raymonde Raoulx a été approuvée par le Cesec ce vendredi matin. Cette étude durera 4 mois et s'appuiera sur les données statistiques du futur Observatoire des violences et infractions, ainsi que sur les auditions de différents acteurs du secteur (policiers, gendarmes, magistrats, des travailleurs sociaux, associations, personnels travaillant en foyer).  
 
 
Comme le rappelle quasiment quotidiennement l'actualité judiciaire, et malgré les initiatives publiques et associatives, les cas de violence intrafamiliales restent trop nombreux. L'exemple de l'affaire du "tonton violeur" jugé aux assises pendant trois jours cette semaine en est la triste illustration. Une violence qui s'est presque "banalisée" pour devenir "un phénomène de société", déplore Raymonde Raoulx, à l'initiative de cette demande d'autosaisine. Elle attend ainsi du Cesec "un avis éclairé et des propositions concrètes" afin de "contribuer à une politique publique plus efficace et plus humaine" en matière de lutte contre ces violences.
 
"La société civile doit s'exprimer. Il n'y a pas que le gouvernement qui doit prendre ce sujet à bras le corps", a-t-elle rétorqué à Makalio Folituu qui trouve la démarche redondante sans pour autant y être foncièrement opposé. Il estime en effet que le gouvernement et les associations font déjà beaucoup en proposant notamment des "dispositifs d'accompagnement", et se demande ce que le Cesec "va apporter de plus".
 
"Apporter des solutions différentes du politique"
 
"On pourra avoir des statistiques, des données plus précises parce qu'elles existent aujourd'hui, mais elles sont éparses", s'est-elle défendue, soutenue par plusieurs de ses collègues dont Jean-François Benhamza : "si c'est pour avoir un énième comité Théodule... on connaît le calendrier politique Nous, on n'est pas là pour les prochaines élections. On est là pour les prochaines générations", a-t-il appuyé, tandis que Louis Provost soulignait qu'il était important que la société civile s'engage sur ce sujet et apporte "peut-être des solutions différentes du politique".
 
A raison d'une séance par mois pendant quatre mois, cette étude devrait permettre d'avoir une cartographie plus précise des violences intrafamiliales dans les cinq archipels. Raymonde Raoulx souhaite même aller plus loin en évoquant les violences liées à la "prostitution" et au "cyber-harcèlement". Car les enfants sont particulièrement touchés. Or, ce seront eux "les hommes et les femmes de demain", et il est primordial de prendre le mal à la racine pour éviter que les schémas ne se reproduisent.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Vendredi 24 Octobre 2025 à 14:25 | Lu 1123 fois