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Australie: 200 migrants en grève de la faim dans un centre de rétention


Sydney, Australie | AFP | mercredi 09/01/2019 - Plus de 200 migrants résidant dans un centre pour immigrants à Melbourne en Australie ont entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de vie, ont indiqué mercredi des détenus et des militants des ONG à l'AFP.

Les migrants ont une série de demandes, allant de tables et chaises pour pouvoir effectuer leurs démarches administratives jusqu'à la liberté de sortir après minuit sans garde, selon un détenu irakien Ali Youssouf.
"Je n'ai jamais vu de centre de détention comme celui-ci avant", dit ce migrant de 30 ans retenu au Melbourne Immigration Transit Accommodation (MITA).
Le gouvernement australien et le SERCO -- une société privée sous contrat qui fournit le personnel n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de réaction.
Les migrants doivent rencontrer jeudi des responsables du gouvernement pour tenter de trouver une solution.
Des grèves de la faim sont courantes dans les centres de rétention des migrants sur le continent australien.
L'année dernière, des centaines de personnes d'un centre de Sydney ont entamé une grève de la faim en raison de règles de visite jugées trop strictes.
Les personnes retenues ont également eu recours à des grèves de la faim de courte durée pour obtenir l'attention des médias et faire pression sur le gouvernement conservateur australien pour qu'il ferme ces centres.
Le gouvernement australien nie les mauvais traitements, mais s'est engagé à "réduire progressivement" le réseau de rétention d'immigrants sur l'île-continent.
Alors qu'il hébergeait quelque 10.000 personnes en 2013, ils ne sont plus qu'un millier aujourd'hui.
Ian Rintoul, militant de l'ONG Refugee Action Coalition, estime qu'il n'y avait "aucune excuse pour les centres de détention" et appelle à leur fermeture.
Les gouvernements australiens appliquent depuis des décennies une politique de rétention obligatoire pour les étrangers en situation irrégulière, y compris pour ceux qui restent après l'expiration de leur visa.
Selon ses détracteurs, cette politique coûte à l'Etat 170.000 dollars par an (148.000 euros) par étranger, selon les chercheurs de l'University of New South Wales.
Ses partisans jugent ce système dissuasif et nécessaire pour le contrôle des frontières.
Depuis 2013, Canberra refoule systématiquement en mer les bateaux de clandestins. Ceux qui passent entre les mailles du filet sont envoyés sur l'île de Nauru ou sur celle de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les arrivées de bateaux, auparavant quasi-quotidiennes, sont devenues rarissimes.

le Mercredi 9 Janvier 2019 à 05:32 | Lu 315 fois