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Assurance maladie : les infirmiers refusent d'être les "petits poucets de la PSG"


Assurance maladie : les infirmiers refusent d'être les "petits poucets de la PSG"
Le syndicat des infirmiers de Polynésie française souhaite réagir aux orientations budgétaires envisagées pour 2013 par le Régime général des salariés de la Caisse de prévoyance sociale (CPS). Jérôme Fernandez, son président, estime que la nouvelle baisse de 5% du tarif des actes, envisagée par la Caisse en quête d'équilibre budgétaire de la branche maladie, est inéquitable et ne pourra pas être acceptée, alors que diverses promesses faites à la profession ne sont toujours pas honorées. "Hier, (mercredi 21 novembre, ndlr), commente Jérôme Fernandez, "le CA du régime des Salariés a voté pour une baisse de 5% des honoraires des Infirmiers Libéraux.

Le syndicat des Infirmiers Libéraux ne cesse depuis des mois, voire des années de dénoncer auprès du Vice-Président du Pays, du ministre de la Santé, du conseil d'administration de la CPS en la personne de son Président ainsi que de son directeur les différences de traitement injustifiables des différents professionnels de santé.

En effet, sans entrer dans les détails profession par profession, certains professionnels de santé bénéficient d'un coefficient multiplicateur, par rapport aux tarifs en cours en métropole, de plus de 2,50 (chiffres CPS) Nous pourrons, si vous le souhaitez, détailler tout cela.

Parallèlement, les infirmiers, petits poucets de la Protection sociale généralisée (PSG), sont à un coefficient de 1,23.

Nous exerçons à ce jour déjà bien en dessous des tarifs de 1995, selon les tarifs CPS bien entendu.

Et aujourd'hui, on voudrait nous imposer une baisse de -5% de nos tarifs, sous-pretexte d'une baisse uniformément répartie entre tous ? Ce qui nous renverrait à un coefficient de 1,19 ou moins.

Prévisions de -5% de recettes pour 2013, donc pour équilibrer il faut réduire d'autant les dépenses donc -5% des dépenses. Jusque là, bien que discutable dans l'approche, la méthode parait comptablement cohérente.

Là où tout déraille, c'est lorsque que l'on applique uniformément cette baisse à grand renfort d'une soi-disant équité pour tous.

Certaines professions majorées à 2,50 devraient, en toute logique, être traitées de la même manière que d'autres à 1,23 ? C'est une plaisanterie !

Toutes les étapes préalables à une harmonisation légitime du traitement des professionnels de santé ont été franchies et ce depuis 2011, avec un coefficient commun, ajusté "à la marge" comme diraient certains, au cas par cas pour reprendre les expressions des autres....
Aussi bien au niveau de la CPS (CA compris) que du ministère, les textes ont été rédigés et validés.
Cette harmonisation, en plus d'amener enfin un peu de cohérence à tout cela, aurait eu le mérite de dégager plus de 800 MILLIONS D'ECONOMIES par an pour la branche maladie.

Mais au moment d'enclencher tout cela, rétropédalage, décidemment tendance ces temps-ci !
En ces périodes pré-électorales, impensable de se retrouver en janvier 2013 en conflit avec un certain nombre de professionnels de santé notables.
Donc, changement de cap, il faut régler cela sans trop de vagues.....les petits ne feront que de simples vaguelettes....
La coupe est pleine, et nous, infirmiers libéraux sommes bien décidés à le dire haut et fort.

Pour simple rappel, les infirmiers libéraux ont déjà concédé une baisse de leurs tarifs en 2010, pour 6 mois initialement.
Cette baisse est toujours en vigueur....!!!

Ajoutons à cela le passage de 20 à 30% du ticket modérateur, autrement dit du montant restant à la charge du patient, que les infirmiers ne perçoivent pas de plus en plus souvent....

Essayez dans votre parcours de soins de trouver un autre maillon de la chaîne qui vous fait cadeau de ces 30%.....

Dernier pavé dans la mare : le Régime de Solidarité.

Certains infirmiers ont 70% de leurs patients relevant du RSPF (Régime de solidarité de la Polynésie française), et ne sont toujours pas payé des soins prodigués en mai 2012 !!!!!
Notre convention stipule qu'un délai maximum 30 jours est admis entre dépôt des factures et paiement de celles-ci.
Vous avez dit 30 jours ???!!!
La CPS rejette la faute sur le Gouvernement, mais au final, les accords conventionnels sont allègrement bafoués sans que personne ne s'en émeuvent.

Nous appelons donc le Gouvernement de Polynésie Française, la direction de la Cps, les membres des Conseils d'Administration des différents régimes de la CPS, ainsi que les membres des différents ministères concernés à se pencher plus sérieusement et surtout de manière plus JUSTE ET COHERENTE, à dégager les économies nécessaires à l'équilibre budgétaire 2013 de la branche maladie.

Nous sommes déterminés à mettre tout en oeuvre pour que cessent tant d'incohérences aujourd'hui on ne peut plus injustifiables.

Les manoeuvres politiques n'ont pas de place en matière de Santé Publique.
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Rédigé par . le Jeudi 22 Novembre 2012 à 19:17 | Lu 2636 fois