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Assises : ils vivent à l'hôtel et prostituent leur fille mineure pour payer la note


Les nombreuses affaires de viols inscrites au rôle de cette première session de la cour d'assises de l'année, pourraient faire l'objet d'une publicité restreinte, voire être frappées d'un huis clos total.
Les nombreuses affaires de viols inscrites au rôle de cette première session de la cour d'assises de l'année, pourraient faire l'objet d'une publicité restreinte, voire être frappées d'un huis clos total.
PAPEETE, le 14 février 2016 - La première session 2016 de la cour d'assises s'ouvre lundi au palais de justice de Papeete. Une session qui s'étalera sur deux semaines, et caractérisée par de nombreuses affaires de viols. Dont un dossier particulièrement sordide de "prostitution alimentaire".


L'affaire est ancienne et les faits, particulièrement glauques, n'ont été révélés que récemment à la justice par la principale victime, aujourd'hui majeure. Pendant trois jours, les 22, 23 et 24 février, les jurés de la cour d'assises de la Polynésie française devront remonter une vingtaine d'années en arrière pour se plonger dans les souvenirs sordides d'une fillette de 11 ans à l'époque, accusant ses propres parents de l'avoir prostituée auprès d'un hôtelier de Tahiti, en échange du gite et du couvert.

Ce dernier, âgé de plus de 80 ans aujourd'hui, est lui aussi renvoyé devant la cour d'assises mais pour viols aggravés, tout comme un second pervers démasqué pendant le temps de l'enquête. Il est pour sa part accusé d'avoir fait deux victimes supplémentaires. Deux jeunes filles également mineures à l'époque et qui accompagneront la principale accusatrice sur le banc des parties civiles.

Les faits dénoncés se seraient produits sur une période assez longue, entre 1993 et 1999. Compte tenu de l'âge avancé des accusés et du laps de temps extrêmement long qui s'est écoulé entre la commission des faits et leur révélation par la principale victime, aucun des protagonistes de ce douloureux dossier n'a connu le moindre jour de détention provisoire. Ils comparaîtront libres, mais encourent 20 ans de réclusion criminelle. A noter que l'action judiciaire s'est éteinte contre le père de la malheureuse, décédé il y a peu. Ce dossier, comme les nombreuses affaires de viols inscrites au rôle de cette première session de la cour d'assises de l'année, pourrait faire l'objet d'une publicité restreinte, voire être frappé d'un huis clos total.

Il tue son frère de huit coups de couteau, dont un en plein coeur

La seule affaire ne concernant pas des faits de viol sera jugée sur deux jours, jeudi et vendredi prochains. Un homme âgé de 33 ans aujourd'hui et accusé du meurtre de l'un de ses plus jeunes frères, 25 ans à l'époque, en novembre 2012 à Afaahiti. Le drame était intervenu au terme d'une violente bagarre entre les deux hommes, pour un motif futile, à l'occasion d'une fête d'anniversaire où l'alcool avait coulé à flot. Bière et vodka assaisonnées d'un peu de paka avaient constitué l'essentiel de leur régime en cette journée tragique, entamée dès 10 h du matin et qui s'était achevée dans le sang et les larmes sur les coups de 20 h.

L'accusé, l'aîné de la fratrie, avait planté le plus jeune à huit reprises avec un couteau, dont un coup mortel en plein cœur. Le trentenaire, qui a effectué un an de détention provisoire dans cette affaire, a depuis rejoint les siens qui semblent avoir tourné la page. Personne ne s'est constitué partie civile pour demander réparation. L'accusé conteste avoir eu la volonté de tuer son frère, malgré sa détermination évidente et la violence de l'agression. Il encourt tout de même 30 ans de réclusion criminelle.

A noter que cette session du premier trimestre 2016 de la cour d'assises s'achèvera le 1er mars par l'examen, en appel, du cas d'une jeune femme condamnée à un an de prison avec sursis, en première instance, pour avoir participé à des manœuvres familiales d'intimidation visant à faire se rétracter une jeune fille qui accusait son père de viol. Le père avait finalement été condamné à 8 ans de prison par la cour en 2014, et quatre complices avaient écopé de peines de 6 mois à un an de prison avec sursis pour ces basses manœuvres lors de cette première évocation de l'affaire.


Rédigé par Raphaël Pierre le Dimanche 14 Février 2016 à 17:00 | Lu 5014 fois