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Assises: à 16 ans, il avait violé et tué deux personnes âgées


Marseille, France | AFP | mercredi 04/10/2017 - Accusé du viol et du meurtre de deux personnes âgées en décembre 2013 dans les beaux quartiers de Marseille, un jeune homme aujourd'hui âgé de 20 ans, comparait à partir de jeudi devant la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône.

Il encourt la réclusion à perpétuité pour ces crimes.
Le 19 décembre 2013, le corps d'un pharmacien retraité  âgé de 69 ans était retrouvé à son domicile dans le 7e arrondissement, frappé d'une cinquante de coups de ciseaux. L'appartement avait été fouillé, de l'argent dérobé et les expertises révélaient que la victime avait été violée.
Quelques jours plus tard, le jour de Noël, une femme âgée de 88 ans, retraitée de l'enseignement, était découverte morte à son domicile. Violée, la victime avait été frappée puis  étranglée. 
Les empreintes ADN retrouvées au domicile des deux victimes conduisaient à un jeune Marseillais alors âgé de 16 ans, placé quelque temps plus tôt par les services sociaux dans un hôtel d'où il avait fugué. L'adolescent avait reconnu la totalité des faits, expliquant avoir agi sous l'effet de l'alcool et du cannabis qu'il disait fumer massivement. 
Depuis l'âge de 14 ans, celui-ci multipliait les vols s'introduisant dans les domiciles même en présence de leurs occupants.
Sa personnalité occupera les débats à huis clos de la cour d'assises des mineurs. "C'est un parcours de vie hallucinant", indique son défenseur Me Nicolas Berthier. Fils d'une mère alcoolique ne s'occupant pas de ses quatre enfants et d'un père absent, l'accusé avait été ébouillanté par une casserole de lait lorsqu'il était bébé et en conserve des marques que le crâne.
Il tente de les dissimuler en coiffant un bonnet en permanence. Placé en foyer depuis l'âge de six ans, il en avait huit lorsqu'il agresse sexuellement un garçon de son âge. Il affirme alors avoir été régulièrement violé par un frère aîné, ce qu'une enquête ouverte à l'époque n'avait pas démontré.
Evoquant une "bombe à retardement", les experts psychiatres, très pessimistes sur son évolution, n'ont décelé aucun dérangement mental. Ils estiment que "les faits qui lui sont reprochés répondent au tumulte pulsionnel chez un psychopathe carencé, dans la logique criminelle d'une séquence vol-viol-homicide". 
Il devrait être jugé prochainement pour deux autres agressions commises en janvier 2014, le cambriolage avec arme et l'agression sexuelle d'un homme de 80 ans, et quatre jours plus tard, le vol et le viol d'une femme de 77 ans. 
"Lorsqu'il a été placé dans un centre éducatif renforcé, assure Me Nicolas Berthier, les éducateurs avaient réussi à créer un lien avec lui et c'est porteur d'un petit fil d'espoir". Le verdict est attendu mercredi 11 octobre.

le Mercredi 4 Octobre 2017 à 06:24 | Lu 894 fois