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Assemblée: une proposition de loi pour un "droit de mourir médicalement assisté"


Assemblée: une proposition de loi pour un "droit de mourir médicalement assisté"
PARIS, 18 oct 2012 (AFP) - Les députés radicaux de gauche ont déposé une proposition de loi pour instaurer "un droit de mourir médicalement assisté", qui sera discutée à l'Assemblée en mars prochain.

Pour Roger-Gérard Schwartzenberg, président des députés radicaux de gauche, si la loi Leonetti de 2005 - qui reconnaît le droit de "laisser mourir" par l'arrêt des soins - est "une avancée importante", elle continue à interdire "le faire mourir".

Citant les exemples très médiatisés de Vincent Humbert et de Chantal Sébire, M. Schwartzenberg juge donc "nécessaire d'aller au-delà de la loi de 2005" et de "reconnaître, dans des cas exceptionnels, le droit d'obtenir une assistance médicalisée pour avoir le droit de mourir dans la dignité, dans les meilleures conditions possibles".

Pour lui, ce droit de mourir médicalement assisté doit bien sûr être "strictement encadré" mais "l'impératif doit être de se fonder sur le droit des patients à disposer d'eux-mêmes".

Le président du groupe RRDP (Radical, républicain, démocrate et progressiste, à majorité radicaux de gauche) souligne que ce droit à disposer d'une assistance médicalisée figure dans les 60 engagements souscrits par le candidat François Hollande.

Depuis, l'Elysée a décidé de prendre le temps de la réflexion en confiant une mission sur la fin de vie au professeur Didier Sicard, dont le rapport ne devrait être remis que fin décembre. Ce qui n'a pas manqué d'alarmer les associations militant pour le droit de mourir dans la dignité, qui craignent de voir le débat enterré.

Jean Leonetti, ancien ministre et toujours député, a lui-même reconnu dans une interview accordée au début du mois à La Croix, que "sa" loi pouvait être améliorée.

Il a en particulier estimé que l'on pourrait rendre les directives anticipées du patient plus contraignantes. Ainsi, a-t-il cité en exemple, un malade ayant fait part de sa volonté de ne pas être réanimé après telle ou telle complication grave pourrait bénéficier de directives opposables.

"Toute vie mérite d'être vécue mais il y a des cas extrêmes. On peut légitimement se demander si une vie sans relation, sans conscience et sans espoir d'amélioration quelconque, sur un lit, avec un corps qui se délite est effectivement une vie, sans même parler des conséquences que cela comporte pour l'entourage", disait-il encore.

La proposition de loi des radicaux de gauche sera discutée lors de prochaine "niche" parlementaire du groupe, le 28 mars.

aml/vdr/DS

Rédigé par AFP le Jeudi 18 Octobre 2012 à 13:43 | Lu 805 fois