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Après le conseil d'administration de vendredi, la menace de grève se confirme à la CPS


Yves Laugrost, président du conseil d'administration du Régime général des salariés, et Ronald Terorotua du syndicat O Oe To Oe Rima, vendredi matin lors du CA de crise qui s'est tenu à la CPS
Yves Laugrost, président du conseil d'administration du Régime général des salariés, et Ronald Terorotua du syndicat O Oe To Oe Rima, vendredi matin lors du CA de crise qui s'est tenu à la CPS
PAPEETE, 20 mars 2015 – La CPS a tenu un conseil d’administration de crise, vendredi matin, sur fond de préavis de grève. Les syndicats réclament la tête du directeur de l’établissement, Régis Chang, en dépit d'un CA qui lui reste majoritairement favorable. La grève dès mardi semble inévitable.

Vendredi, en CA, Régis Chang n'a pas posé sa démission. Cette déclaration était peu probable compte tenu du soutien dont bénéficie le directeur de la CPS de la part d’une majorité du Conseil d’administration. Mais c’était la seule issue annoncée par les syndicats pour éviter la grève, dès mardi.

> Lire aussi : Préavis de grève à la CPS : les négociations piétinent autour de la tête de Régis Chang

Le directeur de la CPS a simplement précisé, lors de ce CA de crise, vendredi, que son détachement de la banque Socredo arrive à échéance en septembre 2015. Dans ce contexte, si elle le souhaite, la Caisse a le loisir d'organiser son remerciement. Cette déclaration n'a pas été du goût de l'intersyndicale qui appelle à la grève dès mardi, pour non respect du protocole d'accord signé le 8 mars.

Depuis début mars, la Caisse de prévoyance sociale (CPS) est sous la menace d’une grève de son personnel, à l’appel d’une intersyndicale rassemblant les centrales CSTP-FO, O Oe To Oe Rima, Otahi, CSIP et le syndicat des cadres de la CPS. Le point déclencheur avait été la perspective d’une réforme de la convention collective de cet établissement chargé de la gestion du système de couverture sociale polynésien, comme prévue dans le projet de convention Etat-Pays pour le retour de Paris dans le financement du Régime de solidarité territorial.

Depuis cette mesure a reçu un avis défavorable du CESC et il semble que l’Assemblée ne soit pas pressée de délibérer sur cette question.

La CPS emploie 477 agents à travers la Polynésie, dont une part important au siège de Papeete. Elle sera amenée à jouer un rôle clé en 2015 et 2016 dans le cadre de la réforme du système de la Protection sociale généralisée (PSG) que doit mettre en œuvre le Pays. Le CA estime que le moment est très mal choisi pour opérer des remplacements à la direction de la CPS. Le pis-aller de la nomination d’un adjoint au directeur chargé des relations humaines a été envisagé pour contenter le personnel.

Mais les négociations buttent sur la question de l’avenir du directeur de la CPS. Les syndicats souhaitent qu’il annonce son départ pour juin prochain ; mais Régis Chang garde la confiance de la majorité du CA et ne devrait pas démissionner sous la pression d’un personnel qui lui reproche des méthodes managériales trop fermes.
Une première menace de grève avait pu être désamorcée in extremis au terme de 15 heures de négociations, entre le 6 et le 8 mars derniers, à la veille de l’arrivée en Polynésie française de la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin.

Mais il semble que rien aujourd’hui ne puisse satisfaire les demandes syndicales pour lever le dernier préavis de grève qui prend effet mardi 24.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 20 Mars 2015 à 11:32 | Lu 1865 fois