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Apnée - Yoram Zekri: « L’apnée, JAMAIS tout seul ! »


Jeudi 21 novembre 2013. Comme l’année dernière, Yoram Zekri est venu passer deux mois en Polynésie. Avant de repartir début décembre pour l’Australie, il a bien voulu s’exprimer au micro de Tahiti Infos pour nous annoncer qu’il a repris le chemin de la compétition, même si son activité est principalement liée à la formation.

Les stages qu’il organise au sein du club Top Dive suscitent de l’intérêt puisque l’apnée est pratiquée assez largement en Polynésie. Les pêcheurs au fusil mais également certains surfeurs de grosses vagues comme Manoa Drollet ont compris depuis un moment qu’il était bon de s’intéresser à ces techniques d’apnée mais également aux protocoles de sécurité à respecter pour éviter les accidents.

Yoram au micro de Tahiti Infos :

« J’avais arrêté de m’entraîner pour la compétition après 2006, après l’opération ‘Calamar géant’ au profit de l’association ‘Village d’enfants à Papara’. J’étais descendu chercher un drapeau à plus de 100m. Depuis, je me suis focalisé sur l’enseignement. Je suis ensuite parti habiter à Sydney depuis un an et demi. Et là, il y a des gens qui s’entraînent en piscine, il y a une bonne émulation, cela m’a redonné goût à l’entraînement. »

« J’ai donc fait mon retour en compétition il y a deux mois. C’était une compétition en piscine. Je suis assez content. C’était une compétition locale avec de très bons apnéistes australiens. J’ai fait deux podiums avec deux médailles : bronze en apnée statique et argent en apnée dynamique. Au niveau performance je suis à 155 m de distance en apnée dynamique horizontale et en apnée statique je suis entre 5’30 et 6 minutes. J’aimerai faire 200 en dynamique, c’est mon objectif. »

« Je m’étais dit qu’en rentrant à Tahiti, en plus des stages de formation que j’organise, j’allais m’entraîner en profondeur puisque c’est un endroit parfait pour ça, c’est ce que j’ai fait. Après mon retour à Sydney, j’aimerais continuer à m’entraîner en mer. Le haut niveau international, cela fait rêver mais le premier objectif, c’est de prendre du plaisir à me ré-entraîner, à réaliser de bonnes performances en piscine. On verra pour la profondeur, je ne veux pas bruler les étapes. Je ne suis pas pressé. »

« J’ai laissé tomber la gueuse pour l’instant pour m’entraîner en poids constant, c’est à dire que je descend tranquillement en palmant le long du récif avec une corde pour la sécurité, pour me réhabituer à la profondeur. Ce n’est pas le temps d’apnée qui me fatigue mais plutôt la réadaptation à la pression sur la cage thoracique. La vraie apnée pour moi se passe en mer, c’est là qu’est le plaisir. »

« L ‘apnée est un sport merveilleux mais il y a des consignes à respecter. Je vais le répéter encore et encore : même dans 20 centimètres d’eau, en piscine ou en bord de plage, on est jamais à l’abri d’un syncope. On peut avoir une syncope sans s’en rendre compte. Si on est avec quelqu’un, ce n’est pas grave, on peut se faire sortir la tête de l’eau mais tout seul, on est sûr d’y rester. »

« La sécurité ce n’est pas compliqué, il y a juste des petits protocoles à mettre en place. Lorsque l’on pêche il faut vraiment regarder ce qui se passe du côté de notre collègue lorsqu’il a la tête sous l’eau et même après, dans les 15 à 20 secondes après sa sortie. Il faut aussi s’entraîner aux gestes de secours. »

« Pour l’apnée statique, il faut être deux. Toutes les 20 secondes on se pince le doigt et la personne répond en pinçant le doigt de la même manière, tant qu’elle répond c’est bon, si elle ne répond plus, il faut sortir le visage de l’eau. Il y a 5 ou 6 morts par an en apnée à Tahiti donc il faut y aller avec quelqu’un qui connaît les protocoles de sécurité et qui pratique ces gestes de manière à être efficace en cas de problème. » SB



Rédigé par SB le Vendredi 22 Novembre 2013 à 05:30 | Lu 1137 fois