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Annick Girardin huée à La Réunion par des "gilets jaunes" et des syndicalistes


Saint-Denis de la Réunion, France | AFP | mardi 19/03/2019 - La ministre des Outre-mer Annick Girardin, en visite à La Réunion depuis dimanche, a été huée mardi à Saint-Pierre (commune du sud) par des "gilets jaunes" et des syndicalistes qui lui reprochent de "ne pas avoir tenu les promesses" faites  en novembre, au début de la crise des "gilets jaunes".

En fin de matinée, plusieurs dizaines de manifestants s'étaient rassemblés derrière les barrières qui interdisaient l'accès à la sous-préfecture de Saint-Pierre, où la ministre avait rendez-vous avec les maires du sud et de l'ouest de l'île.
"Mensonges, mensonges", "ici c'est pas Paris, on n'est pas des casseurs, on veut juste parler à la ministre", ont crié les manifestants à l'arrivée du convoi ministériel.
Mme Girardin a essayé d'échanger avec des syndicalistes mais la discussion a été écourtée par les injures proférées par les manifestants. 
"On lui a fait confiance l'autre fois (en novembre, ndlr). Elle a promis des mesures, elle a dit que ces mesures seraient effectives au 1er janvier 2019, ce n'était pas vrai. Maintenant la confiance c'est fini", a lancé Anne-Marie, une "gilet jaune".
En déplacement fin novembre dans l'île, alors paralysée par de nombreux barrages routiers de "gilets jaunes" qui protestaient contre la vie chère et les injustices, Annick Girardin avait annoncé 26 mesures pour sortir La Réunion du mal développement.
Plusieurs d'entre-elles étaient déjà contenues dans le Plan pauvreté voulu par Emmanuel Macron pour toute la France. Mais selon la ministre, certaines d'entre-elles, comme le passage à 900 euros par mois du minimum vieillesse, l'application du reste à charge 0 pour les lunettes, les prothèses dentaires et auditives, ou encore la revalorisation de l'allocation adulte handicapé, devaient être appliquées "au 1er janvier 2019".
Mais en janvier, Mme Girardin a affirmé qu'une erreur d'écriture dans son discours lui avait fait dire "dès le 1er janvier 2019" plutôt "qu'à partir du 1er janvier 2019".
La concrétisation d'autres annonces, la revalorisation de la prime d'activité ou la nomination de 50 Réunionnais au sein de l'Observatoire des prix, n'ont pas suffi à rassurer.
"J'ai été interpellée, mais je n'entendais rien (à cause des cris, ndlr). J'ai proposé une rencontre mais j'ai essuyé un refus", a expliqué la ministre à la fin de sa rencontre avec les maires.
"Ça ne sert à rien de discuter, elle est venue prendre le soleil. Et si c'est pour faire pareil qu'elle, Macron peut rester à Paris", a commenté un manifestant. Le Président de la République doit venir à La Réunion prochainement.

le Mardi 19 Mars 2019 à 06:13 | Lu 235 fois