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Alliance stratégique « ANZAC » : Canberra et Wellington signent pour une « force de réponse rapide » dans le Pacifique Sud


PHOTO Les deux commandants en chef des armées australienne et néo-zélandaise, le général de division aérienne Angus Houston et le Général de corps d’armée Rhys Jones
PHOTO Les deux commandants en chef des armées australienne et néo-zélandaise, le général de division aérienne Angus Houston et le Général de corps d’armée Rhys Jones
CANBERRA, mardi 28 juin 2011 (Flash d'Océanie) – Les deux commandants en chef des armées australienne et néo-zélandaise, le général de division aérienne Angus Houston et le Général de corps d’armée Rhys Jones, ont signé vendredi 24 juin 2011 un accord formalisant la création de ce que les deux pays appellent désormais une « Force de Réponse Rapide » (Ready Response Force, RRF), essentiellement dédiée au Pacifique, et qui aurait pour vocation première d’intervenir au pied levé sur des théâtres océaniens.
Cette signature ouvre notamment la voie aux préparatifs de tels déploiements et en premier lieu à des manœuvres (avant fin 2011), sous formes d’exercices conjoints « pour des réponses d’urgence dans la région ».
Cette RRF avait été évoquée à plusieurs reprises, sous forme de projet, ces derniers mois, depuis la première annonce en septembre 2009.
Les dernières annonces, plus précises, remontaient au 10 février 2011, lors d’une rencontre à Wellington des ministres de la défense des deux pays, MM. Wayne Mapp (Nouvelle-Zélande) et Stephen Smith (Australie).
« Des catastrophes naturelles telles que le tsunami du Pacifique en 2009 et la récente série de séismes à travers la région soulignent le besoin existant pour une aide humanitaire et des opérations de secours bien planifiées et exécutées », a déclaré vendredi le Général Houston après avoir signé avec son homologue néo-zélandais.
Cette nouvelle force régionale étiquetée « ANZAC » devrait s’appuyer en premier lieu sur un quartier général (mis en place dès mars 2011) censé coordonner les forces conjointes, depuis Brisbane.
« Les quartiers généraux opérationnels des deux pays coordonneront les aspects opérationnels de la RRF-ANZAC. Le commandant et la structure des forces seront déterminés mutuellement pour chaque mission », a-t-il précisé.
Le projet devrait aussi se matérialiser par un détachement, en mode pré-positionnement, d’un petit contingent de soldats néo-zélandais sur une base militaire australienne, à Brisbane, au plus près de l’Océanie insulaire, qui a été choisie pour quartier général de cette nouvelle force.
Les domaines d’intervention de cette nouvelle unité comprendraient avant tout des secours humanitaires en cas de catastrophes naturelles dans des pays de la zone, mais n’excluraient pas non plus des interventions en réponse à des troubles civils nécessitant l’exfiltration de ressortissants expatriés dans ces pays.
L’Australie, pour sa part, a annoncé la mise à disposition de plus de moyens, dont des engins amphibies, lors d’opérations de secours post-catastrophe dans la région.
Dans le domaine de la surveillance des énormes zones maritimes de cette région, outre les missions déjà assurées par des navires des marines de ces deux pays, la Nouvelle-Zélande a annoncé le détachement d’un conseiller aux îles Salomon.
Dans un cadre régional et trilatéral, par ailleurs, les deux armées australienne et néo-zélandaise sont signataires depuis fin 1992 d’un accord dit « FRANZ » qui concerne aussi l’armée française, toujours à des fins de coordination et de mutualisation des moyens en situation d’aide à des populations insulaires frappées par des catastrophes naturelles de type cyclone, séisme, tsunami ou inondations.
Lors de leur rencontre bilatérale en février 2011, orientée sur le mode « ANZAC » (acronyme historique existant depuis la création du corps expéditionnaire australo-néo-zélandais, notamment pendant la première guerre mondiale), les deux ministres Mapp et Smith n’ont pas fait mention de cet accord.
En revanche, les deux ministres ont souligné « l’importance de nos relations étroites et durables » en matière de défense, « basées sur une histoire commune, une perspective stratégique partagée et la volonté de se serrer les coudes en périodes difficiles » et, en définitive, leur communauté d’esprit sur les questions de « priorités en matière de sécurité régionale ».
Ils ont notamment abordé la question de leurs opérations conjointes, sur des théâtres d’opérations tels que les îles Salomon, où les armées australienne et néo-zélandaise figurent parmi les composantes essentielles de la « Mission Régionale d’Assistance aux îles Salomon (RAMSI) », force déployée dans cet archipel depuis juillet 2003 avec pour but initial de rétablir l’ordre après cinq années de guerre civile.
Les armées de ces deux pays sont aussi les plus représentées dans le cadre des opérations de stabilisation et de maintien de l’ordre au Timor oriental, sous mandat de l’ONU.
Objectif commun pour toutes ces opérations : « promouvoir la sécurité et la stabilité dans la région Asie-Pacifique », ont conjointement estimé les deux ministres, qui rappellent aussi une large convergence dans les objectifs généraux de leurs Livres Blancs de la Défense, tous deux récemment mis à jour dans de nouvelles versions et qui portent aussi un accent tout particulier sur la mutualisation des moyens, l’interopérabilité, avec en toile de fonds une rationalisation des coûts.
Pour aller plus en avant dans ce processus, les deux ministres ont annoncé qu’ils avaient donné pour instruction à leurs structures militaires respectives de rendre un rapport avant fin juillet 2001, détaillant toutes les propositions de nature à « améliorer les structures d’engagement bilatéral et renforcer les échanges stratégiques bilatéraux ».
Lors d’une récente visite, début 2011, en Nouvelle-Zélande, de la Première ministre australienne Julia Gillard, l’armée néo-zélandaise (New Zealand Defence Force), dans un communiqué, soulignait par ailleurs que l’Australie est « notre partenaire stratégique le plus proche » et que des soldats des deux armées servent actuellement sur des théâtres aussi variés que les îles Salomon, le Timor oriental ou encore l’Afghanistan.
« Chaque année, nous menons aussi des exercices conjoints et nous partageons notre savoir-faire et nos compétences », ajoutait alors l’armée néo-zélandaise.

pad

Rédigé par PaD le Mardi 28 Juin 2011 à 15:22 | Lu 551 fois