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Aldo Tirao de nouveau condamné en appel pour complicité de tentative d'escroquerie


Le ciel s'assombrit un peu plus pour Aldo Tirao avec cette décision de la cour d'appel. L'inscription de la condamnation à son casier judiciaire pourrait sonner le glas de sa carrière dans l'administration.
Le ciel s'assombrit un peu plus pour Aldo Tirao avec cette décision de la cour d'appel. L'inscription de la condamnation à son casier judiciaire pourrait sonner le glas de sa carrière dans l'administration.
PAPEETE, le 5 novembre 2015 - La cour d'appel de Papeete a confirmé, ce jeudi, la peine de 4 mois de prison avec sursis prononcée par le tribunal correctionnel contre l'ancien directeur du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip). Aldo Tirao avait usé de sa qualité pour rédiger une attestation de travail de complaisance à l'attention d'un ami professeur en litige avec son administration. La peine sera inscrite à son casier judiciaire, compromettant la suite de sa carrière dans l'administration.


L'ancien directeur du Spip, ce service en charge du suivi des détenus, avait fait appel de sa condamnation à 4 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel, en février 2015, pour avoir rédigé, en sa qualité et sur papier à en-tête du ministère de la Justice, une attestation de travail de complaisance en faveur d'un ami professeur, Steven Vivish, en litige avec son administration de tutelle qui lui réclamait le remboursement d'un trop perçu de salaires.

Détaché pendant un temps par l'éducation nationale à la maison d'arrêt de Nuutania pour s'occuper de la formation des détenus, Steven Vivish n'avait pas accepté un nouvel ordre de mission l'envoyant du côté du Centre des jeunes adolescents (CJA) de Papenoo. Le professeur n'avait jamais rejoint sa nouvelle affectation, tout en continuant à percevoir son traitement pendant plusieurs mois, pour un montant d'1,3 million de Fcfp.

Inscription au casier judiciaire

Aldo Tirao, sous la dictée de son ami Steven Vivish, avait alors attesté sur l'honneur que le professeur avait continué de travailler à la maison d'arrêt pendant la période incriminée (la rentrée scolaire 2005-2006, Ndlr) ce qu'avaient infirmé sans ambiguïté les registres de présence de la prison.

Comme en première instance, l'ex-patron du Spip avait plaidé "le manque de rigueur", "de vigilance", une confusion dans les dates de début et de fin de mission d'un professeur et ami avec lequel il travaillait depuis de longues années. Il s'était défendu d'avoir voulu tromper l'administration. "Des explications pour le moins ambiguës" aux yeux du parquet général, "une forme de reconnaissance coupable" avait même estimé le représentant du ministère public dans son réquisitoire.
Suspendu de ses fonctions à la tête du Spip par l'administration pénitentiaire quand l'affaire a été révélée, Aldo Tirao avait repris du service le 1er juin dernier, "affecté au projet de centre de détention de Papeari".

La cour d'appel ayant par ailleurs rejeté, ce jeudi, sa demande de dispense d'inscription de la condamnation à son casier judiciaire, la carrière d'Aldo Tirao au sein de l'administration devient de fait crépusculaire. Steven Vivish a quant à lui été condamné à 8 mois de prison avec sursis dans cette affaire, comme en première instance.



Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 5 Novembre 2015 à 12:28 | Lu 3948 fois