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Air Tahiti Nui : nouvel audit pour un nouveau décollage ?


Air Tahiti Nui : nouvel audit pour un nouveau décollage ?
Présenté par les partenaires sociaux comme un préalable à toute discussion concernant un éventuel plan social d’Air Tahiti Nui, l’audit social et financier mené par le cabinet comptable calédonien CECAFI a été présenté lors de la réunion du Comité d’entreprise de la compagnie, mercredi matin 2 mai. Il s’agit du troisième audit réalisé par la compagnie aérienne au « tiare », après ceux des cabinets SYNDEX en 2008 et AVICO en 2009, spécialistes des problématiques du transport aérien.
Le document constate, au fil d’une dizaine de pages, les causes de la situation économique que connait l’entreprise et évoque des solutions pour y remédier ; il réalise une simulation de l’évolution économique prévisible d’ATN en fonction du budget 2012.
« La direction de l’entreprise se considère totalement informée au sujet de la situation financière et sociale de la compagnie », précisait dernièrement Etienne Howan, directeur général d’ATN. « Le Comité d’entreprise a un droit de regard sur les stratégies de l’entreprise ».
De son côté, à la lueur des éléments constatés par l’étude, les partenaires sociaux estiment être confortés dans leur opposition à un plan social comme panacée aux problèmes que connaît la compagnie aérienne : « Le constat que l’on peut faire dans l’ensemble, c’est que les employés font leur travail convenablement », commente le commandant de bord Thierry Deroo, secrétaire du CE. « Un gros effort a déjà été fait au plan social. On nous demande de nouveaux sacrifices au budget 2012. On n’est pas contre, mais on souhaite que l’on nous explique ce que cela permettra de réaliser concrètement. L’audit estime que la productivité du personnel est bonne. En revanche, il dénonce un certain immobilisme de l’actionnaire principal. »

Faire des économies et créer des richesses

La compagnie aérienne tahitienne a le projet de réduire sa masse salariale avec l’objectif de réaliser 500 millions Fcfp d’économies à l’année, sur un total évaluée à 5.7 milliards Fcfp l’an. Une économie de 390 millions Fcfp a déjà potentiellement été obtenue grâce aux mesures d’incitation de départ volontaire et de réduction du temps de travail. Depuis 2011, 66 employés ont volontairement quitté l’entreprise.
La compagnie doit également se séparer de son cinquième avion, l’Airbus A340 quadrimoteur qui assurait les rotations sur les lignes New York et Sydney, fermées en 2009. Alors qu’il y avait peut-être un marché pour ce genre d’appareil à l’époque, le conseil d’administration d’ATN n’a donné son accord pour la vente de l'appareil, après de nombreuses tergiversations, qu’en juillet 2011. Les quadrimoteurs ne sont plus adaptés à la demande mondiale qui privilégie les bimoteurs par soucis d’économie de carburant.
Se pose également l’avenir de la ligne vers le Japon, qui permet d’acheminer vers la Polynésie 12.000 touristes à l’année, avec un panier moyen de dépenses de 200.000 Fcfp par séjour. Une ligne dont la rentabilité pour la compagnie reste encore à établir, mais qui offre une ouverture stratégique vers l’Asie, avec en ligne de mire le marché chinois.
Reste enfin la question de l’accroissement des recettes : actions commerciales ; partenariat avec d’autres compagnies ; partenariats avec les tour operators ; réflexions sur les marchés d’avenir.
Le fait est que la compagnie doit faire face. Depuis sa création ATN n’a jamais pu créer de richesse et a dû faire l’objet, en décembre 2011, d’une réduction importante de son capital social de 12.9 milliards CFP à 1.6 milliard CFP afin de constater ses pertes.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 3 Mai 2012 à 16:34 | Lu 2531 fois