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Air France: l'intersyndicale demande à la direction de "clarifier ses intentions"


Paris, France | AFP | mardi 09/10/2018 - L'intersyndicale a demandé mardi à la direction de la compagnie aérienne Air France de "clarifier ses intentions", tandis que le Spaf, syndicat de pilotes non membre de l'intersyndicale, a déjà accepté la hausse générale des salaires de 4% proposée.

Composée d'organisations de pilotes (SNPL et Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et du personnel au sol (CGT, FO et SUD), l'intersyndicale a rencontré le nouveau directeur général d'Air France-KLM Ben Smith et ses équipes samedi dernier "pour discuter d'un rattrapage d'inflation depuis 2012", une réunion qui a "duré 9 heures", selon un communiqué.

Des syndicats représentatifs non membres de l'intersyndicale ont aussi participé à cette rencontre, dont le Spaf, deuxième syndicat de pilotes chez Air France.

La direction a proposé 2% de hausse rétroactive au 1er janvier 2018 et 2% de hausse au 1er janvier 2019, ainsi qu'une réunion en octobre 2019 pour "discuter de l'avenir", indique l'intersyndicale, confirmant les chiffres du syndicat SNPL (numéro un dans les cockpits) relayés lundi par l'AFP.

La hausse rétroactive de 2% comprend la revalorisation de 1% déjà accordée en deux fois (+0,6% en avril et +0,4% en octobre) par la direction pour l'année 2018.

L'intersyndicale, qui réclamait +5,1% après plusieurs années de gel des salaires, a demandé mardi à la direction "de confirmer que les 2% versés au 1er janvier 2019 ne constituent pas une avance sur les NAO 2019 (négociations annuelles obligatoires, ndlr) mais qu'ils serviront bien à compenser l'inflation 2012-2018".

"Sans cette précision et une formulation écrite de la proposition, il nous est impossible de nous prononcer", a prévenu l'intersyndicale, en appelant la direction à "être honnête avec ses salariés et (à) clarifier ses intentions".

- "Évidemment un compromis" -
Le Spaf, qui a quitté l'intersyndicale en août, estime pour sa part "qu’un nouveau dialogue social est non seulement souhaitable, mais possible" et a "donc choisi d’accepter la proposition du directeur général Ben Smith", selon un communiqué distinct.

C'est le premier syndicat représentatif à se déclarer favorable à la proposition de la direction. Cette dernière avait souligné lundi, sans faire part de ses propositions, qu'il s'agissait de "discussions avec les partenaires sociaux et non d'une négociation".

"Il s'agit évidemment d'un compromis", écrit le Spaf, en jugeant que 4% "c'est à la fois peu et beaucoup". "C'est peu, si on envisage les huit années de disette sans augmentation des barèmes pilotes, et beaucoup si on évalue les maigres résultats des négociations passées", explique le syndicat.

L'épineuse question de la revalorisation des salaires est au cœur d'un conflit social dur chez Air France, qui s'est traduit par quinze jours de grève entre février et mai pour un coût estimé par la direction à 335 millions d'euros.

Elle a conduit à la démission en mai de Jean-Marc Janaillac, prédécesseur de Ben Smith, désavoué par le personnel lors d'une consultation sur un accord salarial lancée par la direction. Cette consultation prévoyait une hausse de 2% des grilles de salaires dès 2018, puis 5% supplémentaires étalés sur trois ans, conditionnés aux résultats économiques de l'entreprise.

Au point mort pendant plus de quatre mois, le dialogue sur les salaires a repris début octobre sous l'impulsion du dirigeant canadien.

Rédigé par () le Mardi 9 Octobre 2018 à 06:21 | Lu 275 fois