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Air France: l'accord PNC signé par un seul syndicat, un référendum envisagé


Paris, France | AFP | mercredi 15/03/2017 - Le projet d'accord d'entreprise 2017-2021 pour le personnel navigant commercial (PNC) d'Air France a été accepté mercredi par l'Unac, un des trois syndicats représentatifs, qui devra lancer un référendum au sein de la compagnie pour valider le texte.

A elle-seule, l'Unac/CFE-CGC n'est pas majoritaire chez les quelque 13.500 hôtesses et stewards d'Air France, ce qui l'empêche de valider l'accord. Mais, avec plus de 30% des voix parmi les organisations représentatives, elle peut demander l'organisation d'un référendum catégoriel, conformément à la loi El Khomri.
Les adhérents de l'Unac ont voté à 80,50% pour le projet d'accord, avec 62,4% de participation, indique mercredi le syndicat.
Ces derniers ont "vu dans ce projet le maintien à l'identique (des) règles de rémunération, d'avancement (classe, échelon), de composition d'équipage, de congés, etc.", explique-t-il, évoquant également "les améliorations" obtenues mais aussi "les mesures moins populaires".
Le SNPNC/FO et l'Unsa-PNC ont refusé de signer le projet d'accord, après avoir boudé la fin des négociations.
La direction propose "un accord dégradé", au moment où elle impose "un gel des salaires pour la 6e année consécutive" et où elle agite "la menace de Boost", une nouvelle compagnie employant des PNC payés nettement moins cher qu'à Air France, explique Christophe Pillet (SNPNC).
Avec l'Unsa, le SNPNC appelle le personnel de cabine à faire grève, de samedi à lundi inclus, pour s'opposer à la création de cette filiale.
L'Unac qui dispose d'un mois pour initier ou non un référendum, se dit "partagé(e) entre utiliser une possibilité" de la loi qu'elle a "combattue et le désir de voir un accord validé par et pour les PNC".
Le référendum aurait "clairement pour conséquence de s'affranchir" des organisations non signataires, mais "ces derniers n'ont pas joué leur rôle de syndicat représentatif en ne négociant pas jusqu'au bout", écrit-elle.
Faute d'accord ou de référendum validant le texte, "la direction peut décider unilatéralement des conditions de travail et de rémunération qu'elle appliquera" aux PNC d'Air France, "un risque" qui inquiète le syndicat.
En cas de référendum, le SNPNC assure qu'il le "contestera" en justice. La consultation n'est permise que sur les sujets relatifs au temps de travail, or l'accord collectif des PNC contient aussi des dispositions sur les carrières et les règles d'utilisation, soutient M. Pillet.
Les négociations ont donné lieu à une grève d'une semaine en plein coeur de l'été 2016. Après un nouvel échec des discussions, la direction a prorogé l'actuel accord d'entreprise, qui arrivait à échéance fin octobre, le temps de parvenir à un accord.

le Mercredi 15 Mars 2017 à 05:30 | Lu 416 fois