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Air France : "On peut quitter la Polynésie : c’est techniquement possible"


Air France : "On peut quitter la Polynésie : c’est techniquement possible"
Rien n’est gravé dans le marbre, en ce qui concerne l’avenir d’Air France/KLM en Polynésie française. « On ne peut pas garantir la pérennité de la ligne au-delà de mars prochain », a expliqué Philippe Barbieri, lors d’une conférence de presse donnée jeudi 13 septembre, au siège de la délégation régionale du groupe aéronautique français, à Papeete.
Le délégué régional d’Air France KLM a aussi confirmé le caractère déterminant des négociations avec les représentants du personnel de l’antenne tahitienne de la compagnie aérienne, au cours des six prochaines semaines.
Fin octobre, les objectifs d’économie du plan Transform Papeete auront dû rencontrer l’assentiment du personnel local d’Air France, 116 employés sous contrat avec Air France Polynésie. Faute de quoi : « la direction générale du groupe prendra les décisions qui s’imposent… », menace Philippe Barbieri.
Et rien n’est exclu pour le délégué régional qui se plait à citer l’exemple calédonien, d’un partenariat « gagnant-gagnant » entre le groupe français et Aircalin : « Aucun avion Air France ne s’est posé à Tontouta depuis 10 ans, pourtant Air France continue à desservir la Nouvelle Calédonie. De la même manière, on peut quitter la Polynésie : c’est techniquement possible ; on est une compagnie privée». Ca a le mérite d’être clair.

Philippe Barbieri, délégué régional d'Air France
Philippe Barbieri, délégué régional d'Air France
Objectif : retour à l’équilibre

La pilule s’annonce donc amère pour les employés de la compagnie. En termes chiffrés, la délégation régionale doit réaliser 20% d'économies de charges : « L’objectif est proportionnel à la perte que l’on enregistre sur la ligne Papeete-Paris », annonce Philippe Barbieri. Combien ? : « Beaucoup », répond, laconique, le délégué régional.
«On attend d’importants sacrifices du personnel ; mais cela n'est pas impossible à atteindre », estime Philippe Barbieri.

Le débat est ouvert, il devra se faire en concertation avec le personnel d’ici fin octobre. Transform Papeete, c’est la déclinaison tahitienne du plan stratégique global de sauvetage financier du groupe Air France/KLM, Transform 2015. L’esprit est identique : réaliser des économies de charges au moyen d’un accroissement de la productivité du personnel.

Les enjeux du plan Transform Papeete ont été présentés, mercredi 12 septembre, aux représentants du personnel de la compagnie, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire, à Papeete. Etienne Rachou, directeur général adjoint commercial international d’Air France/KLM a fait le déplacement sur Tahiti, pour exposer l’importance de ce plan. L'objectif de la compagnie est de parvenir à un équilibre, sur une ligne Papeete-Paris où aujourd'hui les pertes annuelles sont jugées trop importantes.

Au menu, pour le personnel d’Air France : gel des salaires ; suppression de primes ; aménagement de planning. «Il faut que le personnel se rende compte que la situation est grave : il y a des emplois à la clef», explique Philippe Barbieri, pour qui la solution doit venir d'efforts en interne et non d'une augmentation du prix des billets, «Cette ligne a un problème de coûts, et non de recettes», résume-t-il simplement.

Au moins, le décor est planté pour les négociations qui débutent.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 13 Septembre 2012 à 16:54 | Lu 7289 fois