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Agression "à caractère terroriste" de militaires près du Louvre


Paris, France | AFP | vendredi 03/02/2017 - Le spectre d'une attaque "terroriste" a ressurgi en plein Paris: un homme a attaqué vendredi à la machette des militaires à l'entrée de la très touristique galerie du Carrousel du Louvre au cri d'"Allah Akbar", avant d'être grièvement blessé par le tir d'un des soldats.

L'identité et les motivations de l'auteur restent à déterminer mais s'il "faut être prudent", il s'agit "visiblement" d'une "attaque à caractère terroriste", a déclaré le Premier ministre Bernard Cazeneuve, en déplacement à Bayeux (Calvados).

Il s'agit d'"un acte dont le caractère terroriste ne fait guère de doute" a affirmé François Hollande depuis Malte. Peu avant il a réaffirmé "la détermination de l'Etat à agir sans relâche pour défendre la sécurité de nos compatriotes et lutter contre le terrorisme", dans un communiqué.

Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête de flagrance pour "tentatives d'assassinats aggravées en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle". Une perquisition était en cours dans l'après-midi dans le VIIIe arrondissement de la capitale, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Six mois après l'assassinat d'un prêtre le 26 juillet dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), la dernière attaque à caractère terroriste commise sur le sol français et revendiquée par l'organisation Etat islamique (EI), c'est le coeur touristique de la capitale qui a été frappé vendredi.

- Deux sacs à dos -
Vers 10H00, dans un escalier descendant dans la galerie marchande du Carrousel du Louvre qui donne accès au musée le plus fréquenté du monde mais situé en amont des contrôles de sécurité, un homme armé d'une machette s'est avancé vers quatre militaires de la force Sentinelle en proférant des "menaces" et en criant "Allah Akbar", a déclaré à la presse le préfet de police de Paris Michel Cadot.

L'homme était porteur de deux sacs à dos, dans lesquels se trouvaient une deuxième machette et des bombes de peinture, a précisé une source proche de l'enquête.

Après une tentative pour le repousser à mains nues, "le militaire le plus proche, semble-t-il, a tiré pour se défendre face à l'agression", à cinq reprises, "blessant sérieusement l'assaillant", notamment au ventre, selon le préfet de police. A la mi-journée, il était au bloc opératoire, son pronostic vital engagé, selon une source proche de l'enquête.

Un soldat, légèrement blessé au cuir chevelu, a été pris en charge à l'hôpital militaire Percy de Clamart. "Il va bien", a affirmé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, lors d'une visite sur le site de l'attaque avec ses homologues de l'Intérieur et de la Culture, Bruno Le Roux et Audrey Azoulay.

Ces militaires du 1er Régiment de chasseurs parachutistes (1er RCP) de Pamiers font partie des 3.500 militaires de Sentinelle déployés à Paris.

- Touristes confinés -
"J'étais dans les escaliers quand j'ai entendu des coups de feu (...) C'était bizarre, personne ne savait quoi faire, j'ai vu des gens courir, tout le monde était paniqué", raconte Svetlana, une architecte travaillant dans la galerie, qui s'est cachée dans un vestiaire.

Environ 1.200 personnes se trouvant dans le musée ou dans la galerie commerciale ont été confinées durant plusieurs heures, le temps notamment que les démineurs s'assurent que les sacs à dos de l'assaillant ne contenaient pas d'explosifs.

Le musée rouvrira samedi, a affirmé Mme Azoulay.

"C'est si triste et choquant (...) on ne peut pas les laisser gagner, c'est terrible, horrible", se désole Gillian Simms, une touriste anglaise en visite chez sa fille à Paris.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a fait part de sa "consternation" après cette agression.

Depuis les attaques du 7 janvier 2015, les attentats et tentatives se sont multipliées en France, faisant 238 morts. Les assaillants, pour la plupart téléguidés par l'EI, ont multiplié les cibles, des lieux de culte (Villejuif en avril 2015, Saint-Etienne-du-Rouvray en juillet 2016) aux attaques contre les policiers ou militaires.

Le 13 juin 2016, un jihadiste se réclamant de l'EI, Larossi Abballa, a ainsi tué un policier et sa compagne dans leur pavillon de Magnanville (Yvelines).

L'attaque du Louvre intervient deux ans jour pour jour après l'attaque au couteau de trois militaires en faction devant un centre communautaire juif de Nice, par un homme qui avait été aussitôt arrêté.

"Porter un uniforme, (...) c'est être une cible", a rappelé le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux.

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Rédigé par () le Vendredi 3 Février 2017 à 06:52 | Lu 562 fois