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Aéroport d'Orly: un homme abattu après avoir attaqué des militaires


Aéroport d'Orly: un homme abattu après avoir attaqué des militaires
Orly, France | AFP | samedi 18/03/2017 - Un Français de 39 ans a été abattu samedi matin par les forces de sécurité à l'aéroport d'Orly-Sud (Val-de-Marne) après avoir attaqué une patrouille militaire de l'opération Sentinelle, au terme d'un parcours mouvementé à travers la banlieue parisienne.

Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête, alors que la France est confrontée depuis deux ans à une vague d'attentats jihadistes qui ont fait 238 morts.

Les enquêteurs ont rapidement retracé le parcours de l'agresseur, un Français de 39 ans "connu des services de police et de renseignement", selon le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux, qui s'est rendu sur place avec son homologue de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Les faits ont débuté peu avant 07H00, à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), une commune de la banlieue nord de Paris d'où il est originaire: lors d'un contrôle routier, l'homme a tiré au pistolet à grenaille sur des policiers, en blessant légèrement un à la tête. Sa trace est ensuite réapparue à une trentaine de kilomètres de là, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) en banlieue sud, où il a notamment volé une voiture, avant de gagner l'aéroport d'Orly-Sud situé non loin.

Vers 08H30, au premier étage du hall 1 du terminal Sud, il a menacé une militaire, en patrouille avec trois autres soldats, avec son pistolet à grenailles et tenté de s'emparer du fusil d'assaut Famas qu'elle portait en bandoulière. Selon le gouvernement il n'a pas réussi à s'emparer du fusil, mais selon une source proche de l'enquête il a bien réussi à se saisir de l'arme avant d'être immédiatement abattu.

Il n'y a pas eu de blessé, ni d'interpellation, a précisé un porte-parole du ministère de l'Intérieur.

François Hollande a "salué" dans un communiqué le "courage et l'efficacité" des policiers et militaires intervenus pour mettre fin aux "agressions commises par un individu particulièrement dangereux".

"La vigilance sera maintenue à son plus haut niveau et une fois encore l'opération Sentinelle a fait la démonstration de son utilité en complément des forces de police et de gendarmerie", a poursuivi le chef de l'Etat.

Selon des sources proches de l'enquête, l'assaillant était fiché "J" au Fichier des personnes recherchées (FPR), c'est-à-dire qu'il était recherché par la police judiciaire. Son casier judiciaire comporte "neuf mentions" pour des faits de droit commun dont des vols à main armée et du trafic de stupéfiants.

"Détecté comme radicalisé", il avait fait l'objet en 2015 d'une perquisition administrative, qui "n'avait rien donné", a précisé une source policière.

Son père et son frère ont été placés en garde à vue, des auditions "classiques de personnes dans l'entourage d'un suspect", ont précisé des sources proches de l'enquête. Des perquisitions étaient également en cours à son domicile de Garges-lès-Gonnesse.

- Reprise "progressive" du trafic aérien -

Près de 3.000 personnes, certaines avec leurs bagages, ont été immédiatement évacuées du terminal Sud ou confinées dans le terminal Ouest voisin, selon le ministère de l'Intérieur. Le périmètre de sécurité a également causé d'énormes bouchons sur la voie rapide qui mène à l'aéroport.

De source policière, 450 policiers ont été engagés à Orly (Raid, Paf, Police judiciaire et CRS).

Une opération de déminage a permis d'établir que l'assaillant ne portait pas d'explosifs mais un "ratissage" était toujours en cours à la mi-journée à l'intérieur et aux abords de l'aéroport.

Le terminal Ouest a rouvert ses portes, tandis que celui d'Orly-Sud restait partiellement fermé, a annoncé Aéroports de Paris (ADP) vers 13H00.

Totalement suspendu, le trafic aérien va "reprendre progressivement" à Orly-Ouest, a confirmé sur Europe 1 son PDG Augustin de Romanet. Concernant Orly-Sud, "les arrivées vont pouvoir de nouveau se réaliser" mais pour les départs "on risque de devoir attendre quelques heures avant de rouvrir le terminal", a-t-il ajouté.

La préfecture a précisé peu avant 14H00 que "les avions qui avaient déjà embarqués des passagers au moment de l'attaque" étaient en train de décoller.

Cette attaque intervient un mois et demi après celle à la machette contre des militaires au musée du Louvre à Paris, et moins d'un an après l'attaque de l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016 (32 morts et plus de 300 blessés).

Au Louvre, le 3 février, un homme avait attaqué les militaires au cri d'"Allah Akbar" avant d'être grièvement blessé par le tir d'un soldat, une agression à "caractère terroriste", avait indiqué le Premier ministre Bernard Cazeneuve.

L'attaque à Orly survient dans un contexte de menace jihadiste élevée en France, placée en état d'urgence depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts).

Le groupe Etat islamique, qui perd du terrain en Irak et en Syrie où il a proclamé un califat en 2014, menace régulièrement la France de représailles pour sa participation à la coalition militaire internationale dans ces deux pays.

Rédigé par AFP le Samedi 18 Mars 2017 à 04:37 | Lu 672 fois