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Accès à la nationalité française à Mayotte: Edouard Philippe "met sur la table" le statut de la maternité


Paris, France | AFP | jeudi 08/03/2018 - Edouard Philippe a "mis sur la table" jeudi devant les sénateurs la question du statut de la maternité de Mayotte, la plus grande de France en nombre de naissances, évoquant l'idée de transformations à apporter "en matière de droit et d'accès la nationalité à cet endroit".

Répondant à une question du sénateur LREM de Mayotte Thani Mohamed Soilihi sur la situation éruptive que connait l'île depuis plus de trois semaines, le Premier ministre a souligné, lors des questions au gouvernement que l'explosion démographique de l'île, "sous l'effet de l'augmentation du solde naturel et lié à l'immigration clandestine, est absolument considérable et n'a aucun équivalent".
La maternité compte "plus de 10.000 naissances par an, c'est deux fois plus que la plus grande maternité parisienne", a-t-il rappelé.
"Est-ce qu'on s'autorise à travailler sur un nouveau statut de cette maternité ? Est-ce qu'on réfléchit aux transformations qu'il faudrait apporter en matière de droit et d'accès la nationalité à cet endroit ? je mets tous sur la table", a-t-il déclaré. 
Mayotte est secouée depuis plus de deux semaines par un mouvement de contestation populaire, avec manifestations et barrages routiers, pour protester contre l'insécurité, et plus largement contre la forte immigration clandestine, provenant des Comores, à 70 km de ses côtes.  
La population mahoraise et les élus locaux dénoncent régulièrement la saturation de la maternité de Mayotte, où viennent accoucher de très nombreuses femmes comoriennes afin de permettre à leurs enfants de bénéficier par la suite de la nationalité française.   
Cependant, a poursuivi Edouard Philippe, "les appels aux décasages" (expulsions de clandestins de leurs habitations) et "les barrages sur les routes", "n'apporteront rien aux habitants de Mayotte, "ne permettront rien". 
Enfin, revenant sur la menace, formulée par certains maires, de ne pas organiser le scrutin de la prochaine élections législative partielle, prévue les 18 et 25 mars, il a dit ne pas croire "une seconde que des maires et des élus de la République puissent entrer dans ce jeu qui consisterait à ne pas participer à l'organisation d'un scrutin national", et il a réaffirmé que "l'Etat prendra toutes ses responsabilités car il n'est pas envisageable que des élections législatives ne se tiennent pas à la date prévue".

le Jeudi 8 Mars 2018 à 06:41 | Lu 501 fois