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A Saint-Barthélemy, la vie reprend peu à peu son cours


Gustavia, France | AFP | mardi 26/09/2017 - La rentrée des classes a débuté, les magasins rouvrent les uns après les autres, le nettoyage se poursuit. A Saint-Barthélemy, dévastée par l’ouragan Irma, la vie reprend peu à peu son cours et on se focalise sur la saison touristique qui s’annonce difficile.
Lundi, près de trois semaines après le passage d'Irma, les enfants de l’école élémentaire de Gustavia et les élèves du collège ont repris le chemin de la classe, ravis, et au grand soulagement des parents. Pour l’instant, faute de cantine scolaire, les cours se déroulent seulement le matin. 
Jeudi, ce sont les écoles privées qui feront leur rentrée. Le rectorat de Guadeloupe espère un retour aux horaires normaux dès la semaine prochaine.
Les professeurs, dont certains s’étaient réfugiés en Guadeloupe ou en métropole, seront au complet d’ici la fin de la semaine. Côté élèves, environ 80% des effectifs sont présents.
Devant les magasins, les files d’attente sont toujours longues, et à l'intérieur les rayonnages souvent vides, mais la crainte d’une pénurie s’est envolée.
Au bord des routes et dans les jardins, le nettoyage se poursuit. Particuliers et services de la Collectivité territoriale continuent de brûler les déchets végétaux et d’empiler les tôles envolées. Les entreprises sont sollicitées de toutes parts pour refaire les charpentes, les toits, réinstaller des climatiseurs… 
Selon la SAUR Antilles, qui assure la distribution d’eau sur l’île, il reste une vingtaine de foyers privés d’eau courante. 
La station d’épuration, très endommagée par Irma, devrait être remise en état avant la fin de l’année. 75% du territoire de Saint-Barth est couvert par le réseau téléphonique mobile. Les équipes d’Orange travaillent également pour la remise en service du réseau téléphonique fixe, mais la société a prévenu que cela prendrait encore du temps. 
Côté EDF, la centrale électrique est "fonctionnelle", la majorité des habitants ont retrouvé le courant.
Les pluies déversées par Irma, puis par les ouragans José et Maria, ont favorisé la prolifération des moustiques, et les habitants craignent une épidémie de dengue, qui n’est pas avérée pour le moment. Des opérations de pulvérisation d’insecticide par l’Agence régionale sanitaire ont débuté lundi sur l’île.
 

-Environ 100 habitants sans toit-

 
Selon le recensement de la Collectivité, une centaine de personnes sont privées de leur logement. Certaines ont quitté Saint-Barth juste après Irma, d’autres sont restées. Pour l’instant, la solution privilégiée est l’hébergement par des amis ou de la famille.
Le Journal de Saint-Barth, qui n’a pas pu publier de véritable édition depuis l'ouragan, a sorti son premier numéro post-Irma mardi. L’imprimeur qui se trouve à Sint-Maarten, la partie hollandaise de Saint-Martin, était privé d’électricité depuis trois semaines, et certaine compagnies de bateaux qui font la navette entre les deux îles ont repris les rotations lundi.
Les yeux sont désormais rivés vers la saison touristique qui approche.
"Quels que soient les efforts déployés, il est indéniable que la prochaine saison touristique sera fortement impactée", admet Bruno Magras, président de la Collectivité, dans le Journal de Saint-Barth.
"Ne soyons pas pessimistes au point de croire que tout est foutu. Pour ma part je compte beaucoup sur une reprise. Je reste persuadé que les amoureux de notre île reviendront à l’occasion des fêtes de fin d’année, ne serait-ce que par solidarité".
La semaine prochaine, les hôteliers, qui sont en pleine évaluation de leurs dégâts, se réuniront pour faire un bilan. Si les cinq étoiles Le Toiny ou l’Eden Rock ont déjà annoncé qu’ils n’ouvriraient pas cet hiver, d’autres espèrent sauver une partie de la saison touristique, qui débute traditionnellement en novembre.
Au centre équestre de Saint-Barth, le Galop des Iles, Joanna Lopez, la monitrice, ne peut compter que sur les dons pour nourrir et abreuver les chevaux qui ont survécu à Irma. Sur une cavalerie de 26 équins, six sont morts dans les falaises pendant le cyclone. "Dans la citerne, j'ai de quoi les faire boire pour trois ou quatre jours. Je ne sais pas ce qu'on va devenir, mais je ne vais pas les laisser crever !"

le Mercredi 27 Septembre 2017 à 02:06 | Lu 564 fois