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A Pira’e, une famille inquiète après l’effondrement de son mur


Tahiti, le 23 février 2020 - Une famille de Pira’e appelle à l’aide après l’effondrement de son mur mitoyen avec un chantier, mardi dernier. Pour le locataire sinistré : « cet éboulement est dû à l’action conjuguée des travaux et de la pluie ».

Joachim et sa petite famille habitaient un quartier calme à Pira’e, jusqu’à ce que des travaux de grande ampleur ne commencent tout près de la maison qu’ils louent. Les habitants du quartier ont d’ailleurs fait circuler une pétition contre la construction du bâtiment de cinq étages. Peine perdue, puisque les travaux ont tout de même débuté. Mais dans la nuit de lundi à mardi dernier, les grosses pluies ont provoqué bien plus que les nuisances habituelles liées aux travaux. Une grande partie du mur mitoyen de Joachim s’est écroulé, occasionnant également la perte d’une partie du terrain de Joachim. Pour ce dernier, pas de doute : « cet éboulement est dû à l’action conjuguée des travaux et de la pluie ». Joachim assure qu’il avait pourtant été signalé que « le blindage n’était pas suffisant » dans le registre de sécurité et protection de la santé (SPS).

« L’urbanisme a refusé de prendre en charge ce dossier »


Mardi matin, Joachim a contacté les services du Pays et les services communaux. Selon ses propos, la police municipale de Pira’e s’est déplacée et a établi un « constat des dégâts ». A l’inverse, selon Joachim, le service de l’urbanisme lui a répondu que « l’urbanisme du territoire qui a délivré le permis de construire a refusé de prendre en charge ce dossier ». « Ils expliquent que ce n’est pas de leur ressort », précise Joachim.

« Si on avait eu un blessé, plus de gens auraient bougé c’est malheureux »


Joachim pointe aussi du doigt la lenteur administrative. « On aurait pu avoir un drame (…) et entre guillemets, si on avait eu un blessé suite à cet incident plus de gens auraient bougé plus vite et c’est malheureux (…). C’est triste de laisser les gens livrer à eux-mêmes ». Le locataire n’est pas rassuré, il craint un nouveau mouvement de terrain lors de la prochaine grosse pluie. Il est « inquiet pour sa famille (…). Cela pourrait s’aggraver avec les prochaines pluies je n’ai pas trouvé d’aide suffisante au niveau du Pays (…). Il doit y avoir un devoir de sécurité envers ses administrés ».

Pour l’entreprise la zone est sécurisée


L’entreprise responsable du chantier assure pourtant que « des études de sol ont été réalisés » et qu’un mur devrait être érigé. En attendant, les travaux continuent. L’entreprise estime que la zone est sécurisée puisque des films protecteurs y ont été installés « c’est suffisant (…). On a protégé on a mis un polyane pour éviter que l’eau ne ravine un peu plus (…). Il y a 2 000 mètres carré de travaux. On ne va pas arrêter pour 25 mètres linéaire », indique-t-on au niveau de l’entreprise.   
 
Joachim a fait appel à un huissier, il a établi un constat des dégâts. L’inspection du travail s’est aussi rendue sur place « elle a formulé des remarques dont je n’ai pas encore la teneur » affirme le sinistré. La propriétaire va saisir le tribunal des référés pour faire arrêter les travaux.


Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Dimanche 23 Février 2020 à 14:41 | Lu 3418 fois