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A Mayotte, des manifestants contre l'insécurité s'en prennent aux forces de l'ordre


Mamoudzou, France | AFP | vendredi 23/02/2018 - Des manifestants ont bloqué vendredi durant plusieurs heures la liaison maritime entre les deux îles principales de Mayotte et s'en sont violemment pris aux forces de l'ordre, au 4e jour de manifestations contre l'insécurité menées notamment par un collectif d'associations, a-t-on appris de sources policières.

Bloquant de 10H00 du matin jusqu'en fin d'après-midi "la barge", ces bateaux assurant la liaison maritime entre Grande-Terre et Petite-Terre où se situe l'aéroport, les 300 manifestants (selon la police) ont également empêché les habitants utilisant leurs propres moyens nautiques de débarquer via le ponton de plaisance de Mamoudzou (chef-lieu). 
"Ils étaient très agressifs", a affirmé le commissaire de police à l'AFP. Lors d'une tentative d'exfiltration des passagers, la police a été "violemment prise à partie". "Il y a eu des coups et des caillassages", a encore indiqué le commissaire, précisant que quatre interpellations avaient eu lieu suite à ces échauffourées. 
En fin d'après-midi, la barge était toujours inaccessible, poussant les forces de l'ordre à sécuriser le quai secondaire de Mamoudzou, afin que les résidents puissent circuler. 
Des manifestants ont aussi bloqué un rond-point névralgique du centre de Mamoudzou, avant de se diriger vers le commissariat et d'entraver de nouveau la circulation en se livrant à un sit-in, selon une source policière.
Mayotte connaît des manifestations et blocages depuis plusieurs jours, organisés par une intersyndicale et un collectif d'associations,  pour protester contre les violences commises par des jeunes depuis plusieurs semaines, notamment en milieu scolaire, et qui ont poussé au droit de retrait des personnels de trois établissements de l'île ce dernier mois.
Mardi, une manifestation rassemblant un milliers de personnes, simples citoyens, parents d'élèves, enseignants etc., avait eu lieu à Mamoudzou.
Mercredi, un autre mouvement avait provoqué de violentes bousculades entre forces de l'ordre et manifestants devant le service des migrations et de l'intégration de la préfecture, à Mamoudzou, là encore pour protester contre l'insécurité, en partie attribuée à la forte immigration comorienne.
Jeudi, les conducteurs de bus scolaires, en droit de retrait depuis plus de trois semaines pour protester contre des caillassages de leur véhicule par des jeunes, ont organisé des opérations escargots, paralysant quasiment la circulation routière dans l'ile.

le Vendredi 23 Février 2018 à 04:58 | Lu 428 fois