Aubervilliers, France | AFP | mercredi 29/07/2020 - Près de 1.500 personnes ont été évacuées mercredi du vaste campement de migrants situé au bord du Canal de Saint-Denis à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), au terme d'une opération qui s'inscrit dans une volonté du gouvernement d'empêcher toute installation de camp de fortune à Paris et dans sa proche banlieue.
L'opération d'évacuation et de mise à l'abri des migrants vers différents centres d'hébergement et gymnases d'Ile-de-France a débuté peu après 6H00 et s'est achevée à 11H00, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Cette opération est la suite logique de toutes celles que nous avons conduites déjà depuis plusieurs mois", a déclaré sur place à la presse le préfet de police de Paris Didier Lallement.
"Je souhaitais évacuer les campements qui étaient en périphérie de Paris et faire en sorte que sur l'ensemble du secteur de la police de Paris et des trois départements limitrophes (les migrants) ne se regroupent pas dans des camps", a-t-il ajouté, précisant que près de 1.500 personnes seront mises à l'abri.
Le préfet a également invoqué le risque sanitaire lié à l'épidémie du Covid-19 pour justifier l'évacuation.
Au bord du canal de Saint-Denis, au nord-est de la capitale, de nombreuses personnes ont attendu de longues heures avant d'être prises en charge par des agents de la préfecture et d'embarquer dans des bus. La confusion a régné en début de matinée, provoquant des mouvements de foule et obligeant la police à filtrer les sorties du campement.
En fin de matinée les pelleteuses et les équipes de nettoyage s'affairaient à débarrasser les tentes, amas de vêtements et objets laissés sur place.
"Les gens sont épuisés, pour certains c'est la dixième évacuation, ils savent qu'ils vont se retrouver dans des gymnases et la moitié va se retrouver dès ce soir à la rue", regrette Silvana Gaeta du collectif Solidarité Migrants Wilson.
"Ils poussent les migrants hors de Paris et surtout hors de la vue des gens, bien cachés comme cela les gens pensent que tout se passe bien et que les migrants sont bien hébergés et bien pris en charge. Ce qui est faux", affirme la bénévole, qui effectuait des distributions de repas sur ce lieu majoritairement constitué d'hommes seuls, originaires de la Corne de l'Afrique ou d'Afghanistan.
"Sentiment de déjà-vu"
Pour Alalisad, l'évacuation "est incompréhensible". Ce Somalien de 32 ans en est à sa cinquième en cinq années en France.
"Je ne comprends pas, ils viennent nous chercher, nous mettent dans des hôtels pendant trois mois et puis après on revient dans la rue. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement français gaspille autant d'argent en nous mettant dans des hôtels au lieu de nous donner un hébergement sur le long terme", se demande Alalisad, avec un sac à dos pour seul bagage.
Les associations d'aide aux migrants vivent cette évacuation comme "un sentiment de déjà-vu. Il y a de l'usure, du désespoir, presque cinq ans que cette situation dure. Ce film on l'a déjà vu. L'Etat est incapable d’accueillir dignement", dénonce Louis Barda, coordinateur général de Médecins du monde à Paris.
Dans le campement de fortune, des centaines de tentes s'étendaient de part et d'autre du canal qui délimite Paris de la Seine-Saint-Denis pour seulement deux points d'eau.
"Les gestes barrière pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, notamment la distanciation physique, sont impossibles à faire respecter dans les campements, et les populations précaires sont celles qui sont les plus exposées au Covid", averti M. Barda qui est persuadé que le campement se reconstituera "dans quelques jours".
La nouvelle maire d'Aubervilliers Karine Franclet (UDI) qui avait écrit au préfet de Seine-Saint-Denis pour réclamer l'évacuation du campement s'est réjouit de son démantèlement tout en concédant que "la solution n'est pas pérenne. C'est une problématique qu'il faut régler à l'échelle nationale mais là il avait une urgence sanitaire à laquelle il fallait répondre", a-t-elle déclaré.
Le site présente par ailleurs "un risque avéré pour la sécurité des personnes et deux noyades ont d'ores et déjà été constatées", indique l'arrêté préfectoral placardé sur des poteaux électriques alentour.
Après avoir longuement hésité, Ismaël Fatah s'est résolu à laisser sa tente au bord du canal. "C'est la quatrième fois que je suis dans un camp, la vie est difficile en France, je m'attendais pas à cet accueil. Mon pays est en guerre, je n'ai pas le choix d'être là", explique ce père de famille de 29 ans, originaire du Soudan et dont le fils est né en France.
L'opération d'évacuation et de mise à l'abri des migrants vers différents centres d'hébergement et gymnases d'Ile-de-France a débuté peu après 6H00 et s'est achevée à 11H00, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Cette opération est la suite logique de toutes celles que nous avons conduites déjà depuis plusieurs mois", a déclaré sur place à la presse le préfet de police de Paris Didier Lallement.
"Je souhaitais évacuer les campements qui étaient en périphérie de Paris et faire en sorte que sur l'ensemble du secteur de la police de Paris et des trois départements limitrophes (les migrants) ne se regroupent pas dans des camps", a-t-il ajouté, précisant que près de 1.500 personnes seront mises à l'abri.
Le préfet a également invoqué le risque sanitaire lié à l'épidémie du Covid-19 pour justifier l'évacuation.
Au bord du canal de Saint-Denis, au nord-est de la capitale, de nombreuses personnes ont attendu de longues heures avant d'être prises en charge par des agents de la préfecture et d'embarquer dans des bus. La confusion a régné en début de matinée, provoquant des mouvements de foule et obligeant la police à filtrer les sorties du campement.
En fin de matinée les pelleteuses et les équipes de nettoyage s'affairaient à débarrasser les tentes, amas de vêtements et objets laissés sur place.
"Les gens sont épuisés, pour certains c'est la dixième évacuation, ils savent qu'ils vont se retrouver dans des gymnases et la moitié va se retrouver dès ce soir à la rue", regrette Silvana Gaeta du collectif Solidarité Migrants Wilson.
"Ils poussent les migrants hors de Paris et surtout hors de la vue des gens, bien cachés comme cela les gens pensent que tout se passe bien et que les migrants sont bien hébergés et bien pris en charge. Ce qui est faux", affirme la bénévole, qui effectuait des distributions de repas sur ce lieu majoritairement constitué d'hommes seuls, originaires de la Corne de l'Afrique ou d'Afghanistan.
"Sentiment de déjà-vu"
Pour Alalisad, l'évacuation "est incompréhensible". Ce Somalien de 32 ans en est à sa cinquième en cinq années en France.
"Je ne comprends pas, ils viennent nous chercher, nous mettent dans des hôtels pendant trois mois et puis après on revient dans la rue. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement français gaspille autant d'argent en nous mettant dans des hôtels au lieu de nous donner un hébergement sur le long terme", se demande Alalisad, avec un sac à dos pour seul bagage.
Les associations d'aide aux migrants vivent cette évacuation comme "un sentiment de déjà-vu. Il y a de l'usure, du désespoir, presque cinq ans que cette situation dure. Ce film on l'a déjà vu. L'Etat est incapable d’accueillir dignement", dénonce Louis Barda, coordinateur général de Médecins du monde à Paris.
Dans le campement de fortune, des centaines de tentes s'étendaient de part et d'autre du canal qui délimite Paris de la Seine-Saint-Denis pour seulement deux points d'eau.
"Les gestes barrière pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, notamment la distanciation physique, sont impossibles à faire respecter dans les campements, et les populations précaires sont celles qui sont les plus exposées au Covid", averti M. Barda qui est persuadé que le campement se reconstituera "dans quelques jours".
La nouvelle maire d'Aubervilliers Karine Franclet (UDI) qui avait écrit au préfet de Seine-Saint-Denis pour réclamer l'évacuation du campement s'est réjouit de son démantèlement tout en concédant que "la solution n'est pas pérenne. C'est une problématique qu'il faut régler à l'échelle nationale mais là il avait une urgence sanitaire à laquelle il fallait répondre", a-t-elle déclaré.
Le site présente par ailleurs "un risque avéré pour la sécurité des personnes et deux noyades ont d'ores et déjà été constatées", indique l'arrêté préfectoral placardé sur des poteaux électriques alentour.
Après avoir longuement hésité, Ismaël Fatah s'est résolu à laisser sa tente au bord du canal. "C'est la quatrième fois que je suis dans un camp, la vie est difficile en France, je m'attendais pas à cet accueil. Mon pays est en guerre, je n'ai pas le choix d'être là", explique ce père de famille de 29 ans, originaire du Soudan et dont le fils est né en France.