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5 mois et 4 opérations pour retirer des épines d'oursin


5 mois et 4 opérations pour retirer des épines d'oursin
Tahiti, le 30 septembre 2025 - Ce mardi, le tribunal administratif de Papeete s'est saisi d'une affaire où la requérante réclame 2 millions de francs au Pays en raison d'une prise en charge inadaptée de la part du centre hospitalier d’Uturoa. Il a fallu plusieurs opérations – réparties sur cinq mois – et l'intervention de différents spécialistes pour venir à bout d'épines d'oursin logées dans son dos, son coude droit et son poignet gauche.
 
L'accident est survenu le 21 septembre 2019 à Raiatea. Une femme a malencontreusement chuté sur un récif recouvert d'oursins et s'est vue transportée en urgence au centre hospitalier d'Uturoa avec plusieurs épines logées dans son dos, son coude droit et son poignet gauche. Tout juste arrivée à l'hôpital, une première extraction a été pratiquée. Insuffisant, hélas, puisque dès le lendemain, une seconde intervention chirurgicale sous anesthésie générale a été nécessaire. Suite à quoi, le contrôle échographique a alors conclu à l'absence de corps étranger résiduel.
 
Pourtant, des douleurs persistantes ont conduit à de nouveaux examens le mois suivant. Mais les radiographies du thorax et du poignet n'ont, en revanche, détecté aucune anomalie. Néanmoins, une troisième intervention a eu lieu le 21 octobre et a permis de retirer un corps étranger profond. Une mauvaise surprise qui, malheureusement pour la victime, était loin d'être la dernière. En janvier 2020, de nouvelles douleurs et des gonflements ont justifié une nouvelle échographie puis un scanner thoraco-lombaire. Des examens qui ont objectivé cinq épines, dont seules deux ont pu être extraites lors d'une opération ultérieure en février 2020, à Papeete.
 
C'est pourquoi, en décembre 2024, la victime a saisi la Polynésie française d'une demande préalable d'indemnisation de 2 millions de francs. Une demande rejetée qui a conduit celle-ci à demander au tribunal administratif d'ordonner une expertise. Car pour la victime, la responsabilité du centre hospitalier d'Uturoa, qui relève directement de la Direction de la santé et donc du Pays, est engagée. En effet, la requérante dénonce les examens répétés de septembre et d'octobre 2019, qui n'ont pas permis d'objectiver la totalité des épines d'oursin encore présentes dans son corps, ce qui a conduit à d'autres interventions.
 
Pour autant, selon le rapporteur public dans ses conclusions : “Le tribunal ne dispose pas de suffisamment d'éléments pour apprécier si la prise en charge de Mme P. par le centre hospitalier d'Uturoa a été conforme aux règles de l'art médical et aux données acquises de la science.” C'est pourquoi ce dernier a demandé au tribunal administratif d'ordonner une expertise afin de dire si les diagnostics établis et les traitements, interventions et soins prodigués au centre hospitalier d'Uturoa – ainsi que leur suivi – ont été consciencieux, attentifs et adaptés à l'état de la victime. La décision sera rendue le 14 octobre prochain.

Rédigé par La rédaction le Mardi 30 Septembre 2025 à 18:26 | Lu 5580 fois