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3ème agression au coupe-coupe à Taravao en un mois


3ème agression au coupe-coupe à Taravao en un mois
"C'est un vent de folie qui souffle sur Taravao depuis le mois de juillet". Le procureur de la République n'en revient pas : il assiste à la troisième comparution immédiate pour agression au coupe-coupe à Taravao en moins d'un mois. Ce jeudi, c'est une querelle de voisinage qui a failli se terminer en drame. Lundi 1er août, l'accusé, que nous appelerons A., a tenté de planter son coupe-coupe dans le crâne de son voisin. La blessure, au crâne et à l'oreille, est profonde : la victime, T., bénéficie d'un mois d'ITT. Son agresseur a été placé en détention provisoire à Nuutania en attendant son procès en comparution immédiate.

Cela fait dix ans que ces deux hommes sont voisins, ou presque. Un terrain les sépare, mais ce n'est pas assez pour A. La vie de T. le dérange : ses chiots, sa musique, et même son union, tout l'agace. Une rancoeur qui s'accumule sans raison particulière chez cet homme plutôt reclus, qui a passé 10 ans dans la légion étrangère. Ni alcoolique, ni drogué, il vit chichement de la retraite de sa femme mais développe une haine paranoïaque à l'encontre de son voisin.

Lundi, comme tous les jours, A. aiguise soigneusement son coupe-coupe pour le niau. "De mon côté, je jouais avec ma petite fille, et je suis sorti de chez moi pour suivre des canards" explique T., jeune grand-père. "C'est alors que mon voisin m'a sauté dessus en menaçant de me tuer." Les détails sont donnés par l'avocate de la victime : l'agresseur le frappe avec le coupe-coupe, lui coupant l'oreille en deux et lui entaillant le crâne. Il lance aussi une chaise sur la petite fille, qui n'est pas atteinte. Un déchaînement de violence sans vraiment de raison. Tout juste A. explique-t-il que les "provocations" de son voisin l'ont énervé, sans pouvoir citer d'exemple.

A l'issue d'un rapide délibéré, les juges condamnent l'agresseur à quatre ans de prison, dont deux avec sursis. A la fin de sa peine, A. ne pourra pas retourner vivre sur son terrain de Taravao. Car les risques de récidives semblent d'ores et déjà grands. "Vous vous voyez encore vivre à côté de votre voisin?" lui demande le juge avant le délibéré. "Oui, enfin s'il arrête ses provocations". Soupirs dans la salle. La querelle est insoluble, reste à faire comprendre à A. qu'on ne résout rien à coup de machette. Et à espérer que la "saison des coupe-coupes" est terminée à Taravao.

le Jeudi 4 Août 2011 à 17:40 | Lu 1428 fois